Page 14 - essai VG
P. 14
Tendance A qui la faute?
« Le réveil est brutal », déclarait, à l’automne dernier, Taleb Rifai, alors secrétaire général de l’or- ganisation mondiale du tou- risme (OMT).
Selon lui, la croissance n’est pas « l’ennemi », mais « re- monter le pont-levis serait ir- responsable, quand on sait que le tourisme engendre 10% des emplois de la planète ». Invitant plutôt à trouver com- ment encadrer le tourisme de manière « durable et respon-
“Diversifier
les activités touristiques, réduire la saisonnalité et mettre en valeur les destinations les moins connues.
”
sable » pour que chaque pays continue à en profiter. Alors à qui la faute ? Les prix toujours plus agressifs des billets d’avion ? L’essor des sites de voyage en ligne ? L’envol des hébergements dits collabora- tifs ? Sans doute.
Pour Josette Sicsic, directrice de Touriscopie, intervenant en mai dernier sur Europe 1, sur le thème « trop de touristes ou pas assez ? » : « le principal problème aujourd’hui ce sont leslowcost.Ilyadixans,ily avait, par exemple, une cin- quantaine de vols entre la France et le Portugal par se- maine, aujourd’hui, il y en a 540 ! Vous multipliez ce phé- nomène sur l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, et cela donne une
idée du nombre de touristes qu’il peut y avoir sur les des- tinations ».
« Le tourisme bénéficiait jusque-là d’un large consen- sus, mais depuis une dizaine d’années, on voit apparaître des manifestations de mécon- tentement, elles doivent in- terroger les touristes, les élus qui ont en charge la gestion des villes concernées et les opérateurs touristiques qui organisent ces voyages », re- levait Rodolphe Cristin, socio- logue, lors du journal télévisé Soir 3, en août dernier.
Et réinventer le tourisme, à la fois dans ses pratiques, ses approches et sa commerciali-
sation. z
CATHERINE MAUTALENT
14 - VOYAGES & GROUPES 01 - FÉVRIER 2017