Page 13 - essai VG
P. 13
teurs. Certaines ont donc com- mencé à agir pour protéger ces lieux de la surpopulation touristique. Venise (30 millions de visiteurs par an pour 265 000 habitants) a décidé qu’à partir de 2019, les navires de croisière quitteront peu à peu le large canal de Giudecca, qui traverse la ville et longe la place Saint-Marc. Parallèlement, la Cité des Doges a édité un guide mensuel inti- tulé Détourisme, qui met en
’ennemi, n’est pas L“
la croissance mais la façon de la gérer.
”
valeur les sites secondaires dans l’espoir de dissuader les touristes de se masser aussi nombreux que les pigeons place Saint-Marc. En Italie, tou- jours, le gouvernement a an- noncé que leur nombre serait bientôt limité à 1,5 million par an aux Cinque Terre.
De son côté, Barcelone serre la vis aux locations, tandis que Dubrovnik impose des quotas, après que l’Unesco ait menacé la ville de la retirer de la liste du patrimoine mondial de l’hu- manité si les autorités n’y fai- saient pas diminuer le nombre de touristes. Dès 2016, l’île de Santorin a commencé à limiter à 4000 (soit la moitié du quota) le nombre de visiteurs par ba- teau de croisière et par jour.
Tendance
Une décision qui a son revers : de mai à septembre, l’île reçoit parfois plus de 10 000 visiteurs par jour, ce qui pèse énormé- ment sur les ressources locales. Au Macchu Pichu, les touristes sont restreints à des visites par groupe de 16 personnes et pour une durée limitée. Aux Philippines et en Thaïlande, les mesures ont été plus radi- cales : les gouvernements ont décidé de fermer leurs plages les plus célèbres (Boracay dans l’archipel philippin et Maya Bay à Koh Phi Phi) pendant plu- sieurs mois. Quand d’autres choisissent de frapper au por- tefeuille.
Autant de mesures dont il est encore trop tôt pour mesurer l’impact à plus long terme.