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Opérateurs & réseaux
vélos sans pub
Pour deux raisons principales. Pra- tique : le choix d’emplacement des stations correspondait parfois aux exigences de la publicité plutôt qu’à celles de la pratique du vélo. Financière : l’abandon à JC Decaux des recettes des panneaux publi- citaires a été trop important pour la ville : six millions d’euros par an pour 1,8 million d’euros prévus au contrat. a quoi se sont ajoutés 400 000 euros par an d’équipe- ments complémentaires. « Un coût compréhensible en 2008 au titre de l’expérience, quand on ne savait pas très bien, après seulement Lyon et Paris, si un tel VLS pouvait trouver son public à Nantes. Mais plus acceptable aujourd’hui », in- dique eric Chevalier, directeur des Cohérences territoriales à Nantes Métropole. Le nouveau marché est conclu aujourd’hui à trois mil- lions d’euros par an.
Un bus de services vélos itinérants
Première évolution sensible, le nombre de vélos offerts à la loca- tion. Le nombre de VLS lui-même passe de 900 à 1230. Tous les vélos sont remplacés. Le nouveau modèle est plus léger, plus facile à louer (directement sur le vélo, plus en station). Surtout, il pourra s’accrocher à d’autres vélos en
station, même s’il manque d’em- placements libres pour le rendre. Vingt nouvelles stations voient le jour, toujours dans le centre-ville. Le nombre de vélos en location de moyenne (un mois) et de longue durée (un an renouvelable deux fois) passe de 500 à 2000, les trois quarts dotés d’une assis- tance électrique. avec une multi- plicité de modèles proposés : pliants, cargo, pour personnes à mobilité réduite. rien à voir avec les 6000 vélos, par exemple, en location à Strasbourg. Mais 15% des déplacements se font déjà à vélo dans la capitale historique d’alsace. et Nantes considère tou- jours son offre publique de vélo en location comme un levier dans le but ultime que les Nantais s’achètent leur propre vélo. Seconde évolution marquante : l’offre est déployée dans les 24 communes de l’agglomération nan- taise. Un bus viendra les proposer au moins une fois par mois dans chacun des 24 centres-villes. en même temps qu’il offrira la main- tenance de ceux déjà loués sur place. « Chaque habitant de Nantes Métropole (620 000 au total) doit se voir proposer une offre de service de vélo. C’est à ce prix minimum qu’il peut songer à changer ses habitudes et délaisser sa voiture »,
explique Jacques Garreau, vice- président de Nantes Métropole, en charge du vélo.
a Nantes, une « maison du Bicloo » va ouvrir, proposant l’ensemble des services autour du vélo.
12% de déplacements à vélo en 2030
JC Decaux est aussi chargé de la communication, de la promotion du vélo dans l’agglomération, ainsi que de l’animation de la commu- nauté cycliste dans la ville, en commençant par les associations de cyclistes, les vendeurs et répa- rateurs de vélos. JC Decaux n’a aucune obligation de résultat quant à l’amélioration de la part du vélo dans les déplacements des habi- tants. impossible de faire figurer au contrat un chiffre aussi aléatoire. Mais JC Decaux est néanmoins chargé de faire franchir un nouveau cap à la ville. Nantes Métropole, comme JC Decaux dans son com- muniqué officiel, font référence à l’objectif de 12% de part modale pour le vélo en 2030. « C’est tout à fait réalisable. Nous avons un certain temps pour y parvenir. Même au- delà du marché que nous venons de passer avec JC Decaux », indique Jacques Garreau.
La ville continue à investir dans des infrastructures pour les vélos. Un plan de 50 millions d’euros d’ici 2020 est en cours, après un premier de 40 millions d’euros depuis 2010. Cinq cents kilomètres d’aménage- ments cyclables sont réalisés, 700 autres sont prévus d’ici 2020. Les Nantais n’ont plus qu’à réellement se mettre au vélo. z
HUBERT HEULOT
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