Page 39 - MOBILITES MAGAZINE N°31
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                  Politique & institutions
des Lignes du Territoire
  la SNCF fait des choix qui font que les temps de transport augmentent, avant que la clientèle se détourne du rail et que l’exploitant choisisse de fermer les lignes. Une façon de pointer du doigt les différences entre les territoires.
Ces fractures territoriales, mises en lumière depuis l’année dernière par le mouvement des Gilets Jaunes, ont prévalu à cette « mis- sion d’information » dont les conclusions ont été présentées ce début octobre, assorties de pistes d’avenir.
Pour ce qui est des Lignes d’Amé- nagement du Territoire, une dou- zaine en France, à destination de Paris ou de Lyon, la dotation de l’etat va passer de 12 m€ en 2018 à 25 millions en 2022. Pour ce qui est des collectivités territoriales et
NAu Sénat : Josiane Costes et Vincent Capo-Canellas.
des autorités organisatrices, il est préconisé de faciliter la décentra- lisation d’aérodromes d’intérêt local, avec la mise en place d’un obser- vatoire des mobilités.
Garantir les Lignes d’Aménagement du Territoire
Après l’amendement à la Lom dé- posé l’été dernier par Delphine ba- tho et François Ruffin préconisant d’interdire les transports aériens en concurrence avec les transports ferroviaires, cette mission d’infor- mation conclut en la pertinence des Lignes d’Aménagement du Territoire et des petits aéroports. « Dans les métropoles, c’est l’éco- nomie qui justifie les lignes aé- riennes. Dans les territoires en- clavés, c’est la ligne aérienne qui
est le garant de l’économie locale », explique Josiane Costes.
D’où l’idée de séduire les compa- gnies au moment où la compagnie nationale a confirmé son désen- gagement à hauteur de 1 % de son trafic court courrier Hop Air France. « Il faut des délégations de service public beaucoup plus souples afin de stimuler la concur- rence, avance-t-elle, plus d’ouver- ture et moins de contraintes ».
Une taxe carbone bien orientée
Concernant la prochaine taxe car- bone du transport aérien, qui doit être mise en place au début de l’année prochaine, la sénatrice du Cantal souhaite une pondération de celle-ci, en fonction de l’expo- sition de chaque ligne à la concur- rence ferroviaire.
Par exemple, pour un Paris-Lyon en avion, la taxe carbone serait maximale. elle serait moindre sur Paris-Nice. « Nous allons déposer un amendement dans ce sens à l’occasion de la prochaine loi de finances » avance Josiane Costes. enfin, elle se montre favorable à l’affectation des produits de cette taxe vers la recherche de solutions en vue du transport aérien de l’avenir, au lieu de les orienter vers des infrastructures concurrentes. elle rejoint en cela la demande du groupe Air France.z
JEAN-FRANÇOIS BÉLANGER
*) La honte de prendre l’avion MobilitéS MagazinE 31 - NoVembRe 2019 - 39
 


















































































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