Page 51 - MOBILITES MAGAZINE N°31
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                    peu de différences avec le système SRS exploité sur les tramways. Le principe demeure le même : des plots (ici au nombre de 3 : phase, négatif et mise à la terre) insérés dans le sol relient physiquement l'autobus à son chargeur, via des patins déployables logés sous le plancher du véhicule. L'alimentation en électricité se fait une fois que l'autobus est posi- tionné dans les conditions requises de sécurité, ce qui explique la pré- sence d'une liaison radio intégrée aux plots.
La mise en sécurité est automa- tique si un objet relie les différents pôles. Elle donne aussi le signal au tableau de bord ainsi que le si- gnal retour vers le chargeur afin de transmettre les données du BMS(2) de l'autobus pour piloter la charge, laquelle peut couvrir des puissances de 50kW à 800kW. Ceci explique que, sur voie publique, des barrières émergent depuis le sol afin d'éviter toute intrusion lors du transfert d'énergie.
En outre, de l'air pulsé vient chasser les feuilles pouvant s'intercaler en- tre les éléments. Pour les climats froids, les plots au sol peuvent être chauffés afin d'éviter la for- mation de glace qui pourrait agir comme isolant électrique.
Un système de recharge stratégique
Le SRS offre plusieurs avantages : il est totalement interopérable et répond déjà aux standards et exi- gences réglementaires présents ou à venir (EN/IEC 61851-23 dans sa version de mars 2020 ; ISo/IEC 15118). Il peut être déployé aussi bien en ligne qu'aux terminus ou en dépôts. Il offre un impact visuel réduit (rien à voir avec les tenta- cules futuristes de certains mâts pour pantographes de charge). Ultime atout, sur certains arrêts générant des trains de bus, pour ne pas perdre de temps supplé-
N Les patins rétractés du SRS ici visibles dans leur logement sous le plancher de l'autobus.
N Voici l'afficheur de l'Alstom Aptis avec son symbole indiquant que le véhicule est bien positionné et prêt pour le transfert d'énergie via le SRS.
N Voici les ridelles relevables de sécurité déployées sous l'Alstom Aptis lors de la recharge à l'arrêt de bus.
N Voici les plots de l'Alstom SRS au sol.
N L'afficheur du Linkker pendant la recharge avec le système SRS actif.
mentaire avec la recharge - comme dans le cas de pantographes -, plusieurs plots peuvent être pré- disposés au sol et activés en cas de besoin par un seul chargeur. En charge nocturne au dépôt, pas besoin des barrières de protection. La recharge peut également s'au- tomatiser en totalité.
En outre, l'absence de cordon, de prise CCS Combo2 ou de panto- graphe simplifie considérablement l'intégration des chargeurs dans les garages. Il n'y a plus de contraintes de distance. Un char- geur peut alimenter successive- ment plusieurs plots, sans générer de génie civil autre que la seule implantation de ceux-ci.
Alstom a également conclu un ac- cord avec Safra pour l'implémen- tation du SRS sur ses autobus élec- triques, en attendant d'autres constructeurs (on pense ici parti- culièrement à une marque Scan- dinave).
Les trois semelles de contact re- présentent un poids total de 45kg. Sur l'autobus les collecteurs re- présentent un encombrement de 14 cm de large, 20 cm de long sur une course de 10,4 cm. En terme de génie civil, les plots (de 90cm x 40cm) sont surélevés de 7cm avec une fosse de moins de 1 m de profondeur, principalement pour intégrer les cloisons mobiles (qui protègent un carré de 1,8m2. Après l'électrique bifilaire avec charge en roulant, et les pantographes, voilà une troisième option pour réduire les besoins en batteries embarquées à bord des autobus électriques, au plus grand bénéfice des coûts et de l'environnement.z
JEAN-PHILIPPE PASTRE
1) Alstom SRS pour Static Recharge System : système de recharge statique par le sol.
2) BMS Battery Management System ou système embarqué de gestion des batteries de traction.
     MobilitéS MAgAzine 31 - NoVEMBRE 2019 - 51
 
















































































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