Page 12 - MOBILITES MAGAZINE N°35
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  GRANDES AGGLOMÉRATIONS ET MAUVAISES ÉLÈVES ?
  Un classement des douze principales agglomérations françaises* en matière de lutte contre la pollution a été publié fin 2019 par un collectif associant réseau action climat, Greenpeace et l’UNICEF. Il se partage en six thématiques : sortie des véhicules polluants ; aides financières à la transition écologique ; Dynamique en matière de vélo ; Dynamique en matière de transports en com- mun ; Mobilité et santé des en- fants.
« À l’approche des élections mu- nicipales, précise le document, et dans un contexte de prise de conscience et de mobilisation crois- sante sur les enjeux écologiques, les candidats et candidates seront aussi jugés sur leurs engagements pour protéger notre santé et notre climat ». D’autant que ce document rappelle que « la plupart des ag- glomérations figurant dans ce clas- sement sont directement concer- nées par la condamnation récente de la France par la Cour de Justice
européenne pour le non-respect des normes de qualité de l’air ». Le classement général indique que trois agglomérations (Paris, Gre- noble, strasbourg) seraient « en bonne voie », que six autres res- tent « encore timides » (Lyon, Nantes, Bordeaux, Lille, rennes, Toulouse) et que trois sont « en retard » (Montpellier, Nice, Mar- seille). La « dynamique en matière de transports en commun » a été établie selon trois indicateurs : La fréquentation avec le nombre de voyages par habitant et par an ; la capacité du réseau de transport en commun avec le nombre de PKO (Places-Kilomètres Offertes) ; et l’importance de la tarification, solidaire afin d’évaluer la volonté politique d’encouragement à utiliser les transports collectifs.
Personne n’échappe aux critiques
Le classement général déjà évoqué se trouve ici un peu modifié, puisqu’on y trouve quatre agglo-
mérations dans la catégorie de tête (Paris, strasbourg, Lyon et Nantes), six dans la moyenne (Gre- noble, Bordeaux, Lille, rennes, Tou- louse et Montpellier) et deux dans la dernière (Nice, Marseille).
Le document met en avant certains manques, même dans les agglo- mérations en tête du classement, avec notamment la nécessité d’un réseau ferré à l’échelle métropoli- taine à strasbourg, l’extension et le resserrement du maillage TCsP à Nantes et à Lyon, et l’extension des réseaux de surface à grande capacité (tram, BHNs) à Paris. Pour les agglomérations classées dans la moyenne, on insiste ici sur le resserrement du réseau bus (Grenoble), sur les manques de desserte en périphérie (Lille), sur l’intérêt d’une meilleure utilisation du réseau ferré et des gares dans la métropole (Bordeaux), et on cri- tique la priorité mise sur le seul métro au détriment des autres projets (Toulouse) comme le retard du lancement de certains projets durant le mandat qui s’achève (ligne 5 à Montpellier).
Enfin, du côté des agglomérations en retard, si le classement constate « des perspectives d’améliorations » à Nice (grâce à de nouvelles lignes de trams et un réseau de bus « co- hérent »), il critique dans le cas de Marseille « des projets dispendieux en faveur de l’automobile qui brident la politique en faveur des transports en commun ».
M.C.
*) Bordeaux Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier Nantes, Nice, Paris, Rennes Toulouse, Strasbourg. On peut regretter l’absence de Rouen et de Toulon dans cet échantillon. Comme l’effort d’investissement par habitant dans les transports publics parmi les critères.
12 - MOBILITÉS MAGAZINE 35 - Mars 2020
 





















































































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