Page 21 - MOBILITES MAGAZINE N°35
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                         La célèbre plate-forme de covoiturage permet, en moyenne et sur 8 pays observés, de doubler - à 3,9 en moyenne - le nombre de personnes à bord des véhicules (réalisant des trajets longue distance).
vantage revêtir les formes de l’au- topartage, du taxi et du véhicule autonome partagé... le modèle dominant depuis des décennies, fondé sur la propriété individuelle de l’automobile, a donc tout intérêt à laisser la place à celui de l’usage : je loue mon véhicule facilement pour les seuls moments où j’en ai besoin. plusieurs simulations ont ainsi estimé que l’introduction de la voiture autonome devrait per- mettre de réduire de 30 à 80% les besoins en stationnement, dans la mesure où elle sera mieux et plus utilisée(5).
d’ici là, et malgré cela, on aura encore besoin de « bus à soufflet » en ville et intérêt à promouvoir les modes alternatifs à la voiture, fussent-elles toutes électriques. z
ERWAN TERRILLON
CONSULTANT EN MARKETING DES TRANSPORTS ET DE LA MOBILITÉ OMNIBÜS CONSEIL
1) Ce que fait par exemple le rer A en heure de pointe sur sa partie centrale.
2) uitp, 2001, better Mobility in urban Area. problems, Solutions, best practices, uitp (2001).
3) La consommation d’espace-temps des divers modes
de déplacement en milieu urbain. Application au cas de l’ile-de-France (2008). Frédéric hÉrAn est économiste au Centre Lillois d’Études et de recherche en Sociologie et Économie. emmanuel rAvALet était, à la date de rédaction du rapport, doctorant en économie des transports au Laboratoire d’Économie des transports de Lyon. il est aujourd’hui notamment chargé de recherche à l’université de Lausanne. 4) de 2,50m à 30 km/h à 3,50m à 90 km/h, auxquels il faut ajouter de l’espace croissant avec la vitesse pour les mouvements tournants.
5) Audi urban Future, “Automated parking garage for self- driving cars to boston-area”, 2014, citée dans Arthur d. Little, “the Future of Mobility”, 2018.
 ainsi des chercheurs américains qui se sont amusés à comparer l’espace-temps d’un salarié allant au travail en bus avec celui utilisé par un autre qui s’y rend en voiture (et la stationne toute la journée). Le premier consomme ainsi 300 fois moins d’espace-temps que le second.
Cet écart démontre s’il en était besoin l’intérêt majeur des trans- ports publics, quel que soit la source d’énergie utilisée.
La voiture peut-elle s’améliorer ?
on aurait toutefois tort de consi- dérer la voiture comme systéma- tiquement inefficiente du simple point de vue de la consommation d’espace. en effet, la supériorité des transports collectifs réside no- tamment dans leur capacité à transporter un nombre important de voyageurs. dès lors que leur
taux d’occupation chute, leur avan- tage comparatif baisse.
Ainsi, l’usager d’un bus ne trans- portant que 15 voyageurs utilise autant d’espace-temps que le pas- sager d’une voiture transportant 4 personnes. deux leviers pour- raient par ailleurs permettre d’amé- liorer le piètre bilan de la voiture en la matière : son taux d’occupa- tion et le temps passé en station- nement. depuis plusieurs années, on constate à quel point le covoi- turage est prometteur pour jouer sur le premier. Selon l’étude « Zero empty seats » réalisée en 2018 par le bipe pour le compte de bla- blacar, la célèbre plate-forme de covoiturage permet, en moyenne et sur 8 pays observés, de doubler - à 3,9 en moyenne - le nombre de personnes à bord des véhicules (réalisant des trajets longue dis- tance). pour diminuer le temps passé à l’arrêt, la voiture doit da-
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