Page 40 - MOBILITES MAGAZINE N°50
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Politiques & institutions
tomobile pour tous les habitants confrontés à des problèmes de mobilité. Nous nous inscrivons en complément des transports publics et des modes actifs de déplace- ment.
: quelles différences avec la location
de voiture traditionnelle ?
J.– B. S. : nous travaillons au plus proche de la clientèle. Les grandes structures internationales qui dé- tiennent le marché de la location de voiture concentrent le plus sou- vent leurs flottes dans les gares et aéroports, tandis que nous, nous sommes au cœur des villes, au plus près des besoins de déplace- ment de la population. Notre offre de location est pour une heure, un jour ou plus.
: comment traversez-vous la crise
sanitaire ?
J. – B. S. : nous sommes beaucoup moins impactés que le sont les transports publics. Après une chute brutale de notre activité en mars et avril 2020, nous évaluons notre déficit sur l’année 2020 autour de 15 %. Progressivement, l’activité redémarre. Nous avons adapté des protocoles pour le nettoyage renforcé de nos véhicules mais ils sont moins contraignants que dans le co-voiturage ou les transports en commun, par exemple.
: quelle est l’activité de Citiz
aujourd’hui ?
J.–B.S.: àcejour,noussommes présent dans plus de 150 villes françaises. Notre parc comprend près de 1 600 voitures, en comptant celles du free-floating Yea !, ac- cessibles depuis 730 stations. Nous comptons environ 50 000 clients qui effectuent annuellement 400 000 locations de 50 kilomètres en moyenne. C’est-à-dire que les
voitures Citiz parcourent autour de 20 millions de kilomètres par an. L’activité générée se situe autour des 10 millions d’euros par an. Pour 40 % d’entre elle, il s’agit d’un usage pour des professionnels et pour 60 % d’un usage pour des particuliers. Quant au chiffre d’af- faires de « France Auto Partage », il se situe autour des 2 millions d’euros. Nous employons une dou- zaine de salariés à Strasbourg et, dans le cadre de notre dévelop- pement, nous préparons l’em- bauche de quatre collaborateurs supplémentaires.
: sur quelles pistes de développement
travaillez-vous, en France,
à l’international ... ?
J.– B. S. : il nous reste encore beau- coup à faire. Nous ne sommes pas encore dans de nombreuses grandes villes : Paris, Nice, Cler- mont-Ferrand, Rouen... et notre objectif est d’étendre notre pré- sence dans toutes les villes fran- çaises de plus de 100 000 habitants d’ici à 2030. L’international, ce sera donc pour plus tard, même si nous avons déjà quelques activités avec l’Allemagne voisine. Nous envisa- geons également d’élargir notre offre à d’autres services. Nous ex- périmentons à Angers un système de location de vélos-cargos en li- bre-service intégrée à l’offre Citiz. Elle est accessible depuis le parking
L’usage au lieu de la propriété.
à vélos en gare d’Angers. Parallè- lement, nous travaillons sur de nouvelles cibles de clientèle. Par exemple, avec l’ampleur prise par le télétravail, nous pouvons offrir une alternative pertinente pour nous substituer aux flottes d’en- treprise. Nous sommes également contactés par des promoteurs im- mobiliers qui sont intéressés par un service d’auto-partage. Cela leur permet de proposer des pro- grammes dont les surfaces de par- king sont revues à la baisse. Nous étudions aussi l’intégration de notre service dans le système billettique des transports en commun.
: où en êtes-vous de la transition énergétique ? J.– B. S. : aujourd’hui, seulement
6 % des voitures de notre parc sont électriques et nous avons au- tour de 20 % d’entre elles qui sont hybrides. Tout les autres sont des véhicules thermiques. Pour l’élec- tricité, la question du temps de la recharge est une question délicate car elle péjore la performance de la disponibilité du service. Et cela représente un coût supplémentaire. Le plan de relance s’est intéressé à l’industrie automobile, au ferro- viaire, à l’aéronautique, à l’aérien... mais en ce qui nous concerne, nous sommes passés à côté des aides.
Les acteurs de l’auto partage sont pourtant des leviers incontourna- bles pour les politiques de mobilité post-crise. Pour autant, la transition énergétique ne nous est pas suf- fisamment facilitée par les pouvoirs publics, alors que nous contribuons à la réduction des émissions de CO2 et des dépenses de santé causées par la pollution et que nous favorisons le lien social à toutes les catégories de la popu- lation qui peuvent disposer d’un véhicule à moindre frais. z
PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-FRANÇOIS BÉLANGER
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40 - MOBILITÉS MAGAZINE 50 - JUILLET/AOÛT 2021
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