Page 6 - MOBILITES MAGAZINE N°13
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 SALON BIOGAZ EUROPE A NANTES
Les collectivités appelées à investir dans les stations de GNV
 La transition énergétique l’exige : faire rouler des cars au gaz dans les campagnes,
d’une ville à l’autre ou pour le transport scolaire, va deman- der aux « territoires » d’inves- tir dans des stations. Pour ob- tenir le gaz à moins cher. Bien sûr, le prix des véhicules doit encore baisser. Mais au Salon Biogaz Europe de Nantes, des 7 et 8 février der- niers, la filière gaz a dégagé des perspectives au transport public pour qu’il avance avec elle dans sa transition éner- gétique. Au moins du côté du prix du carburant et des sta- tions de recharge. « Côté sta- tions, le plan de déploiement est prêt. Nous l’avons déjà pré- senté au gouvernement. Notre filière pense que la France peut disposer de 2000 stations de gaz en France en 2030. De quoi permettre à 220 000 vé- hicules lourds de fonctionner, camions, bus et cars. 30% du parc », a expliqué Gilles Durand, secrétaire général de l’Asso- ciation Française du gaz naturel pour véhicules.
Aujourd’hui, la France en compte 782, dont 768 stations de GNC (gaz naturel com-
primé) et 14 de GNL (gaz na- turel liquide).
Ce réseau est en plein essor, principalement sous l’impulsion des vendeurs de carburants. Total installe, par exemple, ses pompes à recharge rapides dans ses stations. Elle en avait trois sur l’ensemble du territoire français l’an dernier, en aura 25àlafindecetteannéeet en programme 110 pour 2022. Engie, Air Liquide sont aussi à la manœuvre.
Mais l’équipement d’une sta- tion reste cher. Entre un et deux millions d’euros l’unité. Ce qui nécessite 50 camions par jour au minimum, de ma- nière à la rentabiliser dans une fourchette de cinq à sept ans. Des calculs de pétroliers qui n’ont pas rebuté non plus les 25 villes qui font déjà rouler
Gilles Durand, secrétaire général de l’Association française du gaz naturel pour véhicules, présente l’objectif de 2000 stations en 2030 comme atteignable.
leur bus au GNV. Et qui en sé- duit de plus en plus.
Mais quid des endroits où la concentration de population est faible ? « C’est là où nous proposons que les collectivités interviennent par l’intermédiaire de syndicats d’énergie. Elles auraient la possibilité d’investir sur une période plus longue. Cela leur permettrait d’obtenir une source d’énergie au final moins onéreuse pour leurs transports publics », s’en- flamme Gilles Durand.
La démonstration a d’autant plus d’importance, qu’après l’amélioration de l’offre de vé- hicules (il manque encore, par exemple, des cars à soutes en version gaz ; le prix moyen devrait baisser avec l’explosion de la production), le prix final du carburant va dépendre de
la géographie du réseau de stations. D’où l’importance que les régions s’en saisissent.
Le syndicat intercommunal gaz et électricité en Ile-de- France en a dix en projet. Les Pays de la Loire, autre exem- ple, ont un objectif de 19 d’ici 2020, 55 à l’horizon 2030. C’est à cette échelle des territoires, que le biogaz (gaz non fossile, renouvelable) contribue lui- aussi à la solution.
Le salon de Nantes a montré que cette production, à partir d’effluents agricoles ou de biomasse (bois) à la cam- pagne, de déchets ménagers ou d’eaux usées dans les villes s’industrialise.
Ses coûts de production encore très élevés, baissent. De 200 euros le kilowatt/heure il y a encore quelques temps, il tombe en dessous de 100. Alors qu’il faudrait atteindre entre 30 et 90. A terme, ces productions complèteront l’ali- mentation des stations. L’in- dustrie gazière s’estime ca- pable de produire 30% de gaz renouvelable en 2030.
« Le gouvernement donne les bons signaux. Avec le gaz, on se préserve déjà des hausses de carburant. Nous avons ob- tenu le gel des taxes sur le gaz pour les professionnels pendant cinq ans et l’amortis- sement sur 140 % de la valeur d’achat des véhicules », ajoute Gilles Durand. Le transport pu- blic l’a bien compris. Parmi ses nouveaux adhérents, il compte le groupe Transdev depuis janvier. Keolis l’avait précédé. z
H.H.
  LA CAISSE DES DÉPÔTS ET RENNES MÉTROPOLE SIGNENT UN PARTENARIAT POUR INOUT
 Eric Lombard, directeur général de la Caisse des Dépôts, a si- gné une convention de par- tenariat avec Emmanuel Couet, président de Rennes Métro- pole concernant l’organisation de l’événement inOut consacré aux mobilités intelligentes, et qui se déroulera en ce mois
de mars, du 14 au 18. Dans le cadre de ce partenariat, la Caisse des Dépôts apportera un soutien
 nancier de 40 000 euros pour l’organisation de l’événement, et mobilisera son expertise au service des mobilités intelli- gentes. Egis et Transdev, ses  liales, présenteront pour l’oc- casion leurs innovations tech- niques dans ce domaine. z
P.C.
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