Page 29 - MOBILITES MAGAZINE n°56
P. 29

 t
t
t
t
t
     INTERVIEW / JEAN-LUC GIBELIN vice-président de la Région Occitanie
        n française à énergie positive
 Mobilités
magazine
: Quel est aujourd’hui le périmètre des
mobilités en Occitanie ?
Jean-Luc Gibelin : l’Occitanie est la troisième Région française par sa superficie, avec 13 départements. Nous disposons de 2 400 kilomè- tres de lignes ferroviaires et sur celles-ci, 1 600 appartiennent aux catégories 7 à 9 de l’UIC, celles dénommées « lignes de desserte fine du territoire ». Une vingtaine de lignes TER desservent 274 gares. Par ailleurs, nous exerçons aussi la compétence Transport pour les services routiers de tous les départements, puisque la Haute-Garonne vient de nous re- joindre en ce début d’année.
: Quelle est la vision politique que portent
les mobilités dans la
Région ?
J-LG : pour nous, les mobilités re- présentent l’ensemble des possi- bilités apportées à la population pour éviter qu’elle soit assignée à résidence, qu’elle soit confinée en permanence. Elles constituent un outil essentiel de la liberté d’aller et venir. C’est aussi le moyen d’at- teindre l’un de nos objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de limiter le recours au véhicule individuel, et de devenir la première Région française à énergie positive.
: Quels sont les moyens alloués aux
mobilités par la collectivité territoriale ?
J-LG : le budget des mobilités est le premier du conseil régional, de- vant tous les autres. En matière
Jean-Luc Gibelin, vice-président du conseil régional Occitanie, à la Maison de la Région, à Nîmes.
de fonctionnement, avec près d’un milliard d’euros par an sur un total de 3,3 Mds€ de budget, il en ac- capare donc un tiers. Enfin, en matière d’investissement, sur les 5 Mds€ que nous engageons, en- viron 1 Md€ l’est en faveur de di- vers programmes des mobilités.
: Comment s’organisent les services
de transports ?
J-LG : ils s’organisent sous notre marque Lio (Lien et Occitanie). De- puis juillet 2018, Lio repose sur cinq piliers : les TER, dont le socle est la convention passée avec la SNCF, les transports par autocars pour l’interurbain et les scolaires, avec 5 000 véhicules, les gares et les pôles multimodaux, une cin- quantaine au total pour les connexions entre les différents modes, le transport à la demande, financé à 70 % par la Région et, enfin, les nouvelles mobilités pro- pres, avec nos aides à l’achat de vélos électriques, le développement du covoiturage, les plans vélos...
: Quelles sont les ambitions de fréquentation
que vous visez ?
J-LG : avant la période Covid, nous en étions à 66 000 voyageurs par jour en TER. C’était déjà une aug- mentation de 60 % par rapport à 2002. Notre ambition est désor- mais d’atteindre au plus vite la barre des 100 000 voyageurs quo- tidiens. La pandémie a mis un coup d’arrêt à cette dynamique, mais les mesures que nous avons prises ont porté leurs fruits. Par exemple, pour le mois de décembre 2021, nous avons enregistré une fré-
quentation supplémentaire de 3 % par rapport au même mois de 2019, c’est-à-dire que nous étions déjà sur une tendance moyenne proche des 70 000 passagers quotidiens, avant les nouvelles contraintes. A ce moment, cette progression était unique en France.
: Quels sont les moyens mis en œuvre pour
y parvenir ?
J-LG : pour renforcer l’attractivité du réseau régional, nous avons agi sur les tarifs et sur les fréquences. Depuis 2020, nous avons ajouté plus de 70 trains et ce n’est pas fini. Nous avons aussi instauré le billet à un euro. En 2020, nous en avons vendu 1,54 million. Et aussi nous avons travaillé sur la qualité des services, en particulier la ponc- tualité : 91,7 % de trains à l’heure en 2020, contre 89,6 % en 2019.
:Oùenest l’Occitanie pour
l’expérimentation des nouvelles énergies ?
J-LG : que ce soit pour les trains ou pour les autocars, l’Occitanie est la seule Région à être engagée dans la quasi-totalité des nouvelles formes d’énergie pour nos TER du futur : la technologie hybride, l’hy- drogène, le GNV, les trains à bat- teries, les carburants B 100... Ces expérimentations concernent aussi les autocars. Nous avons passé un accord avec l’entreprise Safra, située à Albi, pour qu’elle nous adapte les autocars à l’hydrogène, un retrofit unique au monde. Les essais sont en cours depuis l’année dernière sur une quinzaine de vé- hicules et nous nous préparons à
  Mobilités
magazine
 Mobilités
magazine
Mobilités
magazine
Mobilités
magazine
 Mobilités
magazine
  Mobilités
magazine
MOBILITÉS MAGAZINE 56 - FÉVRIER 2022 - 29




















































   27   28   29   30   31