Page 7 - MOBILITES MAGAZINE n°56
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    TRANSITION / INDUSTRIE
       le nouvel eldorado ?
Les temps changent. La transition écologique des transports apparait de plus en plus comme une matérialisation du concept
de « destruction créative » dû à Joseph Schumpeter et tant invoqué par certains politiques (des écologistes au gouvernement). Dans le paysage qui se dessine, il est de nouveaux acteurs qui font leur apparition, tandis que quelques figures déjà bien établies
se révèlent sous d’autres jours. Revue de détails prospectif sur l’industrie des transports de demain.
 Aux temps - pas si lointains - où les « moteurs thermiques » régnaient en maîtres, le
paysage industriel pouvait appa- raître simple. L’industrie pétrolière produisait et distribuait le carburant, les motoristes concevaient des groupes motopropulseurs adaptés aux besoins des constructeurs (sou- vent les mêmes) et carrossiers, eux-mêmes entourés d’une my- riade d’équipementiers spécialisés fournissant l’ensemble des éléments technologiques nécessaires à la production et à l’exploitation des véhicules. La météorite, d’abord baptisée « réchauffement clima- tique » (et depuis renommée « dé- règlement »), qui a fait son appa- rition dans ce ciel bien organisé, bouleverse aujourd’hui totalement l’ensemble de cet écosystème. Pour « sauver la planète », les institutions, européennes autant que françaises, semblent désormais (du moins pour les transports) tout vouloir miser sur une électrification massive de cette industrie. Bousculé par la volonté du législateur, ce bel ordon- nancement laisse désormais le
champ libre à de nouveaux acteurs, tandis qu’il oblige certaines marques bien établies jusqu’alors à revoir totalement leur stratégie de dé- veloppement, et la nature même des produits qu’elles sont amenées à concevoir et commercialiser. Un bouleversement qui se mesure en milliards d’euros d’investissements. Opportunités pour les uns, instinct de survie pour les autres, permet- tent donc à certains acteurs nou- veaux de se positionner sur ces marchés, quand des marques bien établies dans le « monde d’avant » s’adaptent à grande vitesse pour exister encore dans le « monde d’après ». C’est ce nouveau paysage qui s’esquisse que se propose de brosser à grands traits Mobilités Magazine dans ces colonnes.
Révolutions chez
les énergéticiens
Si la transition énergétique a clai- rement compliqué la vie des in- dustriels, des opérateurs et des autorités organisatrices, c’est parce qu’ils se trouvent tous désormais face à des choix stratégiques pour
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Stand Ballard
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Quantron AG
rester dans les limites réglemen- taires et politiques qui leur sont imposées. Pour ces industriels, les aléas réglementaires, les contraintes temporelles imposées sans concer- tation en vertu de principes de « pensée auto-réalisatrices » cons- tituent autant d’obstacles supplé- mentaires. Mais c’est en plus parce que le paysage des fournisseurs d’énergie s’est lui aussi particuliè- rement complexifié.
Au niveau des pétroliers, tous ont bien compris que le temps du seul
« or noir » était révolu. La période
est donc clairement à la diversifi- cation, malheureusement au dé- triment de la prospection et de la recherche de nouveaux gisements (boudées par les grands fonds d’in- vestissements et marquées du sceau de « l’infamie écologique »). Une situation qui laisse présager
à termes, d’une relative pénurie - presque provoquée, au moins en- tretenue - et explique en partie la flambée du prix des carburants qui semble devoir s’inscrire dans le temps long. Dans ce contexte, les grands noms du secteur pétrolier u
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