Page 17 - MOBILITES MAGAZINE N°57
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 Politiques & institutions
   particulier en Allemagne Fédérale. La France, qui était excédentaire en production électrique, est fragili- sée par la fermeture, définitive ou provisoire, de plusieurs réacteurs.
L’impossibilité du bon choix
En second lieu, les transporteurs se retrouvent piégés à la fois par les marchés et par la règlementa- tion. Il faut dire que ceux qui ache- taient 0,74 € le kilo de méthane il
y a un an doivent aujourd’hui payer près de 1,47 €/kg. Le choc est rude. Les seuls exploitants qui peu- vent trouver un relatif motif de ré- confort sont ceux qui ont investi dans les véhicules hybrides, et qui trouvent là un soudain et inattendu regain de compétitivité économique. Mais les opérateurs de transports ont-ils vraiment le choix ? Les vi- gnettes Crit’Air créées par la Loi de transition énergétique pour la crois-
1) Données IFPEN, anticipations au 31 janvier 2022 ; marchés susceptibles de fortement varier en fonction du contexte.
2) ENR : Energies renouvelables.
3) La classification des vignettes Crit’Air fait que les moteurs à allumage commandé Euro VI bénéficient du classement en Crit’Air 1, tandis que les moteurs (répondant également Euro VI) à allumage par compression, sont déclassés en Crit’Air 2.
Les véhicules électriques
(à batteries, bifilaires ou
à pile à combustible hydrogène) ont un classement qui leur est spécifique et, évidemment, le plus avantageux.
sance verte du 18 août 2015, font que les transporteurs sont contraints, s’ils veulent entrer dans les ZFE-m après 2024 ou 2026, de miser sur
(3)
GNV ou l’électrique . Deux énergies
qui connaissent en ce moment une flambée sans précédent de leurs prix de vente. Montant auquel il faut ajouter le prix des matériels et des infrastructures nécessaires pour les ravitailler !
En troisième lieu, l’hydrogène tant vanté dans les couloirs des minis- tères ou au palais de l’Elysée, va subir de plein fouet cette envolée des cours du méthane. Car l’essen- tiel de la production actuelle d’hy- drogène est dite « grise », c’est-à- dire issue de processus industriels recourant au méthane. Et l’envolée du kWh électrique ne fait pas, non plus, les affaires de l’hydrogène dit « vert » ! Bref, le kg de dihydrogène à4ou5€n’estpaspourdemain! Peut-être pour après-après-de- main ? Ce qui est inquiétant c’est que l’IFPEN n’anticipe aucune dé- crue sur les cours de l’énergie (en particulier le gaz et l’électricité) avant, au moins, le premier trimes- tre 2023.. z
JEAN-PHILIPPE PASTRE
MOBILITÉS MAGAZINE 57 - MARS 2022 - 17
  
















































































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