Page 19 - MOBILITES MAGAZINE N°44
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  Opérateurs & réseaux
 avec Easy TGV
  Mobilités
magazine
: présentez-nous la société-filiale SNCF
Voyageurs.
Christophe Fanichet : dans le cadre du pacte ferroviaire, en 2018, l’ob- jectif de la nouvelle organisation voulue par les pouvoirs publics était de clarifier la responsabilité de cha- cune des activités. Le groupe SNCF a donc été réorganisé au 1er janvier 2020. SNCF Voyageurs est devenue l’une des cinq sociétés filiales du groupe, avec SNCF Réseau, Fret SNCF, Geodis et Keolis. Gares et Connexion est une filiale de SNCF Réseau. Toutes sont des so- ciétés anonymes à capitaux publics et non cessibles, à l’exception de Keolis, dont 30 % du capital est détenu par la Caisse des Dépôts du Québec. SNCF Voyageurs est structurée par activités : Transilien, TER, Voyages, Matériel et e-voya- geurs. L’activité Voyages est com- posée des TGV, Intercités, Ouigo et Liaisons internationales.
: quel est son poids ?
CF : sur l’exercice 2019, c’est-à-dire avant les conséquences de la pan- démie, le groupe SNCF a consolidé un chiffre d’affaires de 35 Mds€. Pour sa part, SNCF Voyageurs a réalisé 17 Mds€ de chiffre d’affaires. Il se répartit à raison de 8Mds€ pour les TGV, 6 milliards pour les TER et 3 milliards pour le Transilien. Sur un total de 140 000 cheminots, SNCF Voyageurs emploie 68 000
collaborateurs. Et nous faisons voyager au quotidien 3,5 millions de franciliens, 1,1 million de voya- geurs dans les TER et 300 000 dans les TGV et Intercités.
:quelaété l’impact de la pandémie sur
l’activité de l’année 2020 ?
CF : tout d’abord, je tiens à préciser que l’entreprise, pour confirmer son rôle d’utilité publique durant les plus dures périodes de confi- nement, a toujours maintenu une offre de transport minimale. Par exemple, sur les 600 TGV que nous faisons rouler au quotidien en pé- riode normale, nous en avons maintenu une soixantaine. Ceci, alors que nous n’avions que 3 500 clients au lieu de 300 000 habi- tuellement. Il a toujours été main- tenu également une offre minimale sur le réseau Transilien, alors que seuls 15% de la clientèle se dé- plaçaient. Dans son ensemble, les pertes du groupe SNCF pour l’exer- cice 2020 seraient estimées à 5 Mds€ et pour nous, SNCF Voya- geurs, la perte de chiffre d’affaires a été supérieure à 5 Mds€.
: aujourd’hui, il s’agit de reconquérir la
clientèle, comment y parvenir ?
CF : pour que les français ne soient pas gênés à l’occasion des fêtes de fin d’année, nous avons réussi à rétablir l’offre de nos trains pour
les départs des vacances de Noël. Pour autant, et pour les déplace- ments du quotidien, la pandémie a provoqué une modification pro- fonde des comportements. Ce ne sont pas nos clients qui ont changé, ce sont les Français qui ont évolué. Des habitudes nouvelles et dura- bles sont apparues et seront sus- ceptibles de se généraliser avec le télétravail, notamment. Elles mo- difient sensiblement les organisa- tions. Ainsi, jusqu’alors, le travail se déroulait du lundi au vendredi, puis les loisirs s’installaient durant les week-ends. Aujourd’hui, et vrai- semblablement encore plus de- main, cette partition est en train d’évoluer. Les déplacements do- micile-travail seront moins systé- matiques. D’autres formes de loisirs vont apparaître générant davan- tage de déplacements en milieu de semaine. Nous allons nous y adapter.
: comment expliquez-vous que le TGV, et
le train d’une façon générale, soient considérés comme
chers ?
CF : cette image provient du fait
que le consommateur ne retient
que le prix qu’il paie, surtout s’il décide son voyage à la dernière minute. Il ne retient pas le tarif auquel il a droit. Le prix élevé au dernier moment, c’est aussi une manière de rendre accessible une partie de l’offre jusqu’au moment u
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MOBILITÉS MAGAZINE 44 - JANVIER 2021 - 19
 


































































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