Page 15 - Mobilités Magazine Thématique N°8
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  Industrie Ferroviaire/Les trois Majors
   de Belfort - de sa division de construction de locomotives et dont la Vectron est désormais le produit- phare. Une locomotive qui, avec la TRAXX de Bombardier, est en passe, grâce à ses différentes versions poly-courants et interopérables, de devenir la locomotive de référence des grands corridors paneuropéens. Le groupe n’est pas en reste non plus dans le domaine des trains ré- gionaux et de banlieue avec la vaste famille des Desiro (dernier déve- loppement, une version à batteries expérimentée en Autriche) et des Mireo. Comme dans la construction des tramways en dépit des pro- blèmes originel de la gamme Com- bino désormais supplantée par la nouvelle gamme Avenio. Et sans
oublier le tram-train, puisque Sie- mens est à l’origine des matériels pionniers de Karlsruhe avant de dé- velopper la série Avanto. Tandis que du côté des métros, famille Inspiro en tête, la présence du groupe est massive en Allemagne comme en Europe et dans le monde. Et qu’en reprenant les activités du Français Matra de 1996 à 2001, Siemens s’est assuré avec le VAL un rôle éminent dans le secteur des métros auto- matiques...
Côté signalisation, les activités de Siemens dans ce domaine en font un leader en Europe, ce qui a été un prétexte majeur dans le refus de la Direction de la Concurrence eu- ropéenne en 2018-2019 pour refuser l’association avec Alstom, dans la
mesure où le nouveau groupe se serait trouvé en position monopo- listique sur le marché communau- taire. Le poids de Siemens Mobility est considérable dans le monde de l’industrie ferroviaire. Sur l’exercice 2017 - 2018, son chiffre d’affaires a atteint 8,3 Mds€ avec un résultat exceptionnel de 872 M€ (10,5% !), et ses 32 200 employés travaillent dans une trentaine de sites répartis dans 25 pays, dont 17 sites installés dans huit pays européens.
Une force qui reste importante, même si Siemens va toutefois pas- ser de la première à la seconde place en Europe après la réalisation de la fusion Alstom-Bombardier.
Mais le groupe deviendra aussi une force qui se trouvera désormais so- litaire en Europe. À moins que ne s’esquissent à terme d’autres rap- prochements. Le temps de la rési- lience(6) après l’échec du projet de la fusion avec Alstom ? z
(1) La société « Als-Thom » - devenue Alsthom en 1932 puis Alsthom-Atlantique en 1976, GEC-Als- thom en 1989- a donné naissance à la branche spécialisée Alstom Transport en 1992. Elle est née en 1928 de la fusion entre les sociétés l’Alsa- cienne (constructions mécaniques) et de l’entre- prise franco-américaine Thomson-Houston (indus- tries électriques). La branche énergie a été reven- due à General Electric de 2015 à 2018.
(2) Sont également prévues des augmentations de capital à hauteur de 2,63 Mds€ réservées à des affiliés de la Caisse de Dépôts et Placements du Québec qui possède 32,5% de Bombardier et qui deviendra le premier actionnaire du nouveau groupe avec 17% du capital.
(3) Le groupe Adtranz, abréviation de ABB Daim- ler Benz Transportation, a été créé en 1996 par la fusion des branches transport d’ABB, d’Henschel et d’AEG. Racheté en totalité en 1999 par Daimler Benz qui l’a revendu à Bombardier Transport en 2001.
(4) Mais avec un résultat net désormais réduit à 185 M€ (2,56% du chiffre d’affaires) contre 681 M€ pour Alstom (8,4%).
(5) Werner Siemens (1816-1892) et Johann Georg Halske (1814-1890) s’étaient lancés dans la télé- graphie en 1847 et Werner Siemens découvre en 1866 le principe de la dynamo électrique.
(6) Avec des chemins parfois inattendus. Ainsi, après avoir misé totalement sur la batterie Sie- mens veut également développer la traction fer- roviaire à hydrogène. Aussi, « Siemens Mobility » a signé début octobre 2020 un accord avec ...
« Siemens Energy », entité séparée du groupe et introduite en bourse fin septembre 2020...
MOBILITÉS MAGAZINE THÉMATIQUE - DÉCEMBRE 2020 - 15
 



















































































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