Page 43 - MOBILITES MAGAZINE N°61
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  INTERVIEW/JEAN-BAPTISTEEYMÉOUD PDGd’AlstomFrance t
         Le marché français est solide !
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: Pouvez-vous nous présenter Alstom en France : nombre de salariés, nombre
de sites, chiffre d’affaires réalisé en 2021 en France, poids du pays dans l’ensemble des commandes du groupe ... ?
Jean-Baptiste Eyméoud : Alstom emploie aujourd’hui 75 000 salariés dans le monde. En France, notre Groupe compte environ 12 500 sa- lariés, répartis sur 17 sites un peu partout en France, ce qui donne un fort maillage territorial. Nos sites travaillent sur toutes les ac- tivités du Groupe : il y a d’abord bien évidemment la production de matériel ferroviaire. Un deuxième champ d’intervention concerne les composants intégrés dans les matériels roulants : les bogies, les moteurs, les chaînes de traction, l’électronique embar- quée, les transformateurs, etc. Tous ces composants sont des pièces critiques et sont conçus en France.
Alstom est également un acteur important dans le domaine des activités digitales et sécurité, avec comme principal aspect les produits de signalisation ferroviaire. Nous avons 2000 personnes en France qui travaillent sur la signalisation. Enfin, dernier aspect de notre ac- tivité, les Systèmes et les Infra- structures.
Le groupe est capable de concevoir l’ingénierie de l’ensemble d’un sys- tème ferroviaire et de gérer son intégration. Nous venons d’ailleurs de le faire pour les métros de Dubaï et de Riyad et nous allons
très prochainement le faire à Mont- réal (sur le Réseau Express Mé- tropolitain ndlr).
L’activité Services représente 20 % du groupe. En France, les aspects Services sont traditionnellement réalisés par nos clients historiques et notre rôle est de fournir des pièces détachées et de gérer la garantie de nos produits. Nous avons ainsi plus de 1 000 collabo- rateurs présents dans les dépôts de nos clients.
Vous l’avez compris, la France est pour Alstom un pays où l’on fait beaucoup d’ingénierie. 70 % de la R&D (Recherche & Développe- ment) du groupe s’effectue en France avec plus de 5 000 ingé- nieurs, de tous les métiers.
Nous réalisons également en France de nombreux contrats pour l’export. Le chiffre d’affaires d’Als- tom France est d’environ 3,5 Mds€, sur lesquels un milliard provient de l’export de matériel.
Le marché français est solide de notre point de vue, car nous avons de nombreux clients. Nous avons en effet comme clients les régions, qui financent l’acquisition de ma- tériel roulant, les municipalités, qui achètent des métros ou des tram- ways, nos clients historiques que sont RATP et SNCF Voyageurs et SNCF Réseau, ainsi que le Grand Paris.
J’ajoute que face à cet environne- ment, nous avons besoin de com- pétences. Nous recruterons ainsi plus de 1 000 personnes en 2022 en France, dans tous les secteurs et métiers de l’entreprise, du sou- deur à l’ingénieur cybersécurité.
:Oùensontles contrats d’Alstom en France ? Certains ont-ils pris du retard
sur les plannings et dates de mises en service annoncés ? Certains souffrent-ils de pénuries ou de difficultés d’approvisionnement de pièces ... ?
JBE : Nous avons 150 projets en France, de tailles diverses. Commençons par l’Île-de-France. Nous avons un grand nombre de projets, à commencer par ceux de la RATP. Nous avons bien sûr le MP14, qui est en service sur la ligne 14 et sera déployé sur les lignes 4 (à la faveur de son auto- matisation) et 11. Toujours pour le métro parisien, nous avons le projet MF19, qui sera déployé sur six lignes. Ce projet avance, nous avons terminé la conception et nous avons lancé la production du premier train. Coté tramways, nous avons le projet TW20 (Tramway 20, les futures rames du T1 franci- lien ndlr) qui est en cours de conception à La Rochelle. C’est un contrat-cadre qui pourra atteindre 120 rames. Enfin, nous avons le MI20,quiadémarréilyaunanet qui sera conçu sur le site de Crespin, et qui viendra remplacer les rames du RER B.
Coté SNCF, nous terminons la construction des dernières rames
NAT (nom de projet pour « Nou-
velle Automotrice Transilien », éga- lement appelée Francilien, sa marque commerciale ndlr), et Re- gio2N, héritages de contrats Bom- bardier. Les derniers trains seront livrés dans les prochains mois u
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MOBILITÉS MAGAZINE 61 - JUILLET/SEPTEMBRE 2022 - 43
  










































































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