Page 45 - MOBILITES MAGAZINE N°61
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      ce un schéma qui va se répéter dans le futur ? D’une manière générale, comment Alstom voit l’ouverture progressive du marché ferroviaire à la concurrence en France ?
JBE : Cela fait des années qu’on parle de l’ouverture à la concur- rence en France, et c’est un sujet qui nous intéresse. Notre stratégie est d’intervenir en sous-traitance des opérateurs. Notre activité de Services est présente dans de nombreux pays et s’adapte à l’en- vironnement local. En France, la maintenance est portée par nos clients historiques.
Pour le cas que vous évoquez, une opportunité s’est présentée. Nous sommes sollicités par d’autres opérateurs et notre rôle est d’ac- compagner les opérateurs pour la fourniture de pièces. Donc forcé- ment, notre activité est amenée à se développer, mais le marché reste globalement assez limité. Comme expliqué, notre activité Services consiste, au-delà de la maintenance des rames, à accom- pagner les matériels de nos clients RATP et SNCF tout au long de leur cycle de vie, avec comme je le di- sais, près de 1 000 collaborateurs sur les sites de nos clients.
Nous avons également des acti- vités en interne d’ingénierie de maintenance, qui ont pour tâche de documenter les activités de maintenance, concevoir celles-ci de manière à ce que nos matériels soient facilement maintenables, et ce en interface complète avec nos clients.
Par exemple pour TGV M, le coût de maintenance sera inférieur de 20% par rapport à la génération précédente (Euroduplex, ndlr).
: Il y a quelques jours a eu lieu le salon
EuMo ; quel(s) message(s) avez-vous fait passer aux AOM, opérateurs de transport et pouvoirs publics ?
JBE : Nous sommes présents sur un secteur critique, la mobilité pro- pre. Rappelons qu’il y a un ratio de1à10ou1à15entre,respecti- vement, le ferroviaire, la route et l’aérien pour les émissions de gaz à effet de serre.
Le potentiel de croissance est im- portant. Nous sommes donc rela- tivement optimistes, d’autant que nous sommes un acteur de réfé- rence en France, où nous accom- pagnons nos clients que sont les régions, les collectivités et les opé-
rateurs historiques.
De plus, nos matériels vont vivre 40 ans. Nous devons faire en sorte que la conception de nos produits puisse faire qu’ils vont fonctionner pendant 40 ans et accompagner le système tout au long de sa durée de vie. Pour ce faire, nous devons fournir de pièces de qualité, ainsi que des capacités d’innova- tion, et répondre aux nouveaux besoins de mobilité qui vont voir le jour, via la large palette de pro- duits que nous proposons. Si je prends un exemple, nous avons conçu un matériel spécifique au réseau de métro lyonnais et un autre spécifique au réseau de mé- tro marseillais.
Nous sommes une société d’in- génierie et de projets. Nous sou- haitons continuer à être leader. On entend parler de plus en plus de réindustrialisation. Nous nous en réjouissons car nous, nous sommes déjà là : nos emplois sont dans les territoires et à forte valeur ajoutée et nous comptons pour- suivre dans cette logique.
: On sait que les AOM traversent une grave
crise de financement, notamment IDFM qui est l’un
de vos plus gros clients : u
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MOBILITÉS MAGAZINE 61 - JUILLET/SEPTEMBRE 2022 - 45
 














































































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