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LA MAIN CACHEE qui envoya immédiatement trois officiers. Les policiers arrivèrent de l’opération, mais qu’il l’avait lui-même commanditée ! Lui qui
caracolait en tête des sondages, pourquoi se serait-il risqué à
et surprirent les intrus qui se rendirent sans protester. Ils étaient
autoriser une opération tellement contraire à l’éthique ? Les
en train d’installer des appareils d’écoute sophistiqués capables de
bénéfices potentiels ne valaient pas la gravité des risques encourus.
surprendre et de retransmettre toute conversation, notamment les
Par conséquent, tout le monde pensait à ce moment-là que cette
échanges téléphoniques, et avaient sur eux près de 2 300 $ en
initiative provenait de personnes indépendantes du Président et de
liquide. Curieusement, cette somme était composée de billets de
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100 $ dont les numéros de série étaient consécutifs.
journalistes qu’il ne s’agissait rien de plus « qu’une tentative de
Le lendemain, ce fut Bob Woodwar, un jeune apprenti son équipe. Le porte-parole de la Maison-Blanche annonça aux
journaliste de vingt-neuf ans, travaillant pour le Washington Post cambriolage de troisième catégorie », et nia toute implication du
gouvernement.
qui vint couvrir l’affaire au palais de justice. (Le journal ne
considérait apparemment pas cette histoire comme suffisamment Cependant, au cours des mois qui suivirent, des détails sur ce
importante pour dépêcher un reporter plus expérimenté). Les « cambriolage de troisième catégorie» furent révélés, donnant à
accusés avaient déjà des avocats pour les représenter, ce qui était cette affaire une allure de roman d’espionnage. L’affaire du
inhabituel pour de banals cambrioleurs, et l’on pouvait noter parmi Watergate allait se transformer peu à peu en véritable scandale.
eux la présence d’un avocat de très haut niveau qui prétendait n’être
là qu’en tant qu’observateur. Au cours du procès, à la stupéfaction
générale, l’un des accusés admit avoir travaillé pour la CIA. · Dans l’impasse
Le lendemain, Woodward et l’un des ses collègues journalistes, À la fin de l’été, l’enquête de Woodward et Bernstein se trouvait
Carl Bernstein, découvrirent que James W. McCord Jr., le dans une impasse. Si certaines de leurs difficultés étaient
cambrioleur engagé par la CIA, avait signé un contrat avec le inévitables, d’autres semblaient le fruit de conspirations. Par
Comité National Républicain pour leur offrir des services de exemple, au cours d’une conversation téléphonique avec
sécurité. En d’autres termes, il protégeait les Républicains des Woodward, une bibliothécaire de la Maison-Blanche commença
appareils d’écoute qu’il installait dans les quartiers généraux de par admettre volontiers que l’un des suspects empruntait
l’opposition ! (Des recherches ultérieures révélèrent que McCord régulièrement des livres concernant le Sénateur Kennedy, alors Comment le scandale du Watergate sauva des vies juives
était non seulement en contrat avec le Comité National rival de Nixon pour la présidentielle. Mais plus tard dans la
Républicain, mais également le Directeur de la Sécurité du journée, l’employée se ravisa brusquement, comme si entre-temps,
« Comité pour la Réélection du Président », un organisme de quelqu’un lui avait intimé l’ordre de se taire.
collecte de fonds dont le but était de faire réélire Nixon).
Vers la fin septembre, Woodward et Bernstein découvrirent
Il était donc prouvé que les Républicains avaient mis sur écoute qu’un chèque de 25 000 $ destiné à la campagne de Nixon était
les bureaux des Démocrates pour garder une longueur d’avance apparu sur le compte bancaire de l’un des cambrioleurs du
dans leur stratégie de campagne. Mais à ce moment-là, personne ne Watergate. Or l’argent donné pour une campagne présidentielle est
se doutait que non seulement le Président Nixon était au courant censé être utilisé pour des campagnes publicitaires et des
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