Page 23 - Drou'Art Asso
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 Moins haut que l’original, il est malgré tout impressionnant par son design et son look en inox. Avec son Arc de triomphe, Hubert Privé imprime sa marque au 100 e Open de France de golf.
Cheveux gris en bataille et lunettes blanches posées sur un visage souriant, l'artiste triomphe... sur son Arc de triomphe ! Sculpteur et plasticien, Hubert Privé a toutefois le triomphe modeste face à sa dernière œuvre qui trône depuis jeudi sur le green de l'Open de France, à Saint- Quentin-en-Yvelines (Yvelines), jusqu'à dimanche.
Un ancien
de la métallurgie
Du haut de ses 4,50 mètres et pesant plus de 2 tonnes, son arc de triomphe en impose. Alliage astucieux de métaux et d'inox, il est criblé de clubs et de balles... de golf évidemment ! L'œuvre est bien plus que décorative. « Tous les candidats à l'Open de France passeront dessous avant d'aller au premier trou. C'est la portée d'entrée des champions ! », confie l'artiste, originaire de Verneuil-sur-Avre.
Son monument a exigé plus de 4 mois de travail. « Il a fallu faire les dessins, trouver les matériaux, les réceptionner, les assembler... » Le sculpteur voit dans son "bébé" « une porte ouverte sur le golf et son univers. Ce n'est plus une affaire d'élites. Tout le monde peut jouer ». L'artiste est tombé dans le trou du golf il y a de nombreuses années. Hubert Privé confie « avoir craqué pour un terrain, aux Barils, près de Verneuil-sur-Avre. C'est là que j'ai fait construire ma maison. À côté, il y a un golf ». Le joueur conjugue le plaisir du jeu et celui de créer. Du tee (objet pour surélever la balle) au club, Hubert Privé a conçu de multiples créations inspirées de son loisir passion. L'homme a lâché un peu le club pour ne tenir que le fer à souder servant à unir les matériaux de ses sculptures. « Je n'ai pu trop le temps de jouer. Quand je vais sur un green, je recherche plus la convivialité que la performance d'une partie ».
« Œuvres sociétales
et décalées »
Ce rapport à la matière transformée en œuvre d'art est désormais la raison d'être d'un créateur qui s'est découvert artiste un peu sur le tard. Quelque part, le quinquagénaire renoue avec sa formation initiale : « A mes débuts, j'ai travaillé dans la métallurgie. Je faisais du dessin industriel. Je fais le rapprochement entre mon désir de créativité et la maîtrise des matériaux ».
Si son carnet de commandes est bien rempli, en partie avec des rendez-vous de prestige sur le green, l'artiste des œuvres monumentales confie ne pas rouler sur l'or. Qu'importe, son désir est plus fort qu'une reconnaissance financière ou matérielle. L'homme aime la prise de risque, lui qui a longtemps travaillé dans la com. « Un jour, j'en ai eu marre de faire des dossiers de presse pour le milieu de la mode et du luxe ».
Son seul trip est donc de concevoir « des œuvres sociétales et décalées » réalisées dans des conditions extrêmes. Hubert Privé parle « d'addiction qui s'impose à moi : « Je crée 7 jours sur 7 et je dors très vite ».
 « Je crée 7 jours sur 7 et je dors très vite »
Quand il assemble la matière pour lui donner forme et la rendre plus belle, cet autodidacte revendiqué en perd parfois tout sens de la réalité. « Je ne sais plus si nous sommes le jour ou la nuit, quel est le jour de la semaine ».
Le sculpteur revendique son « droit à la folie, au délire et à la création ». Et même de passer sous un Arc de triomphe avec son club !
Olivier Bohin
 DREUX LOISIRS ART - LITTÉRATURE



















































































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