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Gestion
Ce que pensent les quincailliers du salaire minimum
L’enquête lancée en début d’année afin de prendre le pouls des membres par rapport à la hausse d’un dollar du salaire minimum attendue le 1er mai aura connu un franc succès : pas moins de 123 répondants ont répondu aux deux questions, en plus d’y ajouter une soixantaine de commentaires. L’AQMAT voulait savoir ce que ses membres pensaient de la mesure que le gouvernement québécois qualifie lui-même
de «geste concret afin d’améliorer le pouvoir d’achat des personnes à faible revenu tout en respectant
la capacité de payer des petites entreprises, surtout en région».
À quelle proportion la hausse touchera-t-elle notre industrie ?
L’enquête s’est d’abord intéressée à la proportion des employés de quincaillerie qui gagnent présentement moins que le nouveau minimum annoncé, soit moins de 15,25 $ de l’heure. En d’autres mots, quel est le pourcentage des effectifs en quincaillerie qui, le 1er mai 2023, verra son taux horaire bonifié pour satisfaire la nouvelle exigence.
Voici ce que nous observons : près de la moitié des répon- dants (46,5 %) affirment n’avoir aucun employé payé au salaire minimum annoncé de 15,25 $ l’heure. Presqu’autant (43 %) en embauchent entre 10 et 25 %. Seulement un répondant sur dix (10,5 %) paie le quart ou plus de ses effectifs au salaire minimum.
Répartition du salaire minimum dans les quincailleries
En somme, notons deux faits pertinents : d’une part, les travail- leurs en quincaillerie sont nombreux déjà à dépasser le « prochain salaire minimum». D’autre part, pour quelques-uns, une hausse n’est même pas vraiment à l’agenda.
« Force est donc de constater à la lumière de l’échantillonnage de répondants, que les quincailliers sont rares à payer du personnel au salaire minimum, une réalité qui devait être différente avant la pandémie qui a bousculé les salaires et les conditions de travail », observe Crystelle Cormier, cheffe de la direction de l’AQMAT.
Appui timide des quincailliers
à la hausse du salaire minimum
C’est par une mince marge (47 % contre 44 %) que les répon- dants se montrent favorables et disent au gouvernement : «Oui, votre mesure est parfaite». Des opinions polarisées qui seront nuancées par plusieurs commentaires reproduits en fin d’article.
À noter que dix répondants (9 %) ont étonnamment répondu qu’ils auraient préféré une hausse plus forte.
11 %
Aucun employé payé à salaire minimum
Entre 10 et 25 % Plus de 25 %
46 %
43 %
24 ÉTÉ 2023 • AQMAT MAGAZINE
La quincaillerie a des besoins plus complexes
« La hausse du salaire minimum est louable, mais bien imparfaite. Les gestionnaires ont des besoins plus complexes s’ils veulent arriver à offrir une bonne qualité de vie à leurs effectifs. Pensons à davantage de mesures pour favoriser du logement abordable
et le transport collectif, sans omettre le contrôle des prix inflationnistes pour faire leur épicerie », renchérit le président de l’AQMAT, Richard Darveau.