Page 53 - AQMAT_Mag_2023_ete_1-140_WEB
P. 53
Dany Bédard de l’APTQ Inc., avec qui l’AQMAT a entamé des discus- sions lors des derniers mois afin d’identifier
ce que seraient les meilleures solutions technologiques et organisationnelles pour aider les quincail- leries d’ici, peu importe leur taille, à faire face au véritable fléau qu’est devenu le vol
à l’étalage en contexte inflationniste.
Une offensive de transformation numérique en quincaillerie
Pour soutenir les quincailleries dans la nécessaire transformation numérique qu’elles doivent opérer pour sécuriser leurs magasins, entre autres, l'AQMAT a entamé un dialogue avec le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) dans le but d’explorer le financement de moyens technologiques aptes à réduire le vol à l’étalage.
L’oreille de la fonction publique est bien tendue, notamment puisque le ministère dispose d’une large enveloppe bud- gétaire dédiée à «accélérer le virage numérique des entre- prises de l’ensemble des secteurs d’activités et des régions du Québec » : l’Offensive de transformation numérique.
Gestion
Voici les dix pistes que l’expert de la prévention du vol dans le commerce de détail recommande d’explorer pour limiter les dégâts :
1. Vérification des antécédents des candidats comme employés
2. Sensibilisationdupersonnel
3. Surveillanceetcamérasdesécurité
4. Réaménagementdumagasin
5. Étiquettesdesécuritéetantivols
6. Contrôledessacs
7. Présence d'un agent de sécurité (grandes surfaces)
8. Politiquedepréventionduvolclairementaffichée
9. Service client attentif et serviable
10. Collaboration avec les commerçants voisins
En rappel, l’AQMAT dévoilait ce printemps la statistique suivante : 89 % des quincaillers affirment que le faible encadrement des plateformes comme Marketplace contribuent à l’écoulement de la marchandise volée. Les coupables? L’anonymat, la simplicité opérationnelle, la puissance marketing, mais surtout l’absence de mécanismes réglementaires.
Avec l’appui très majoritaire de ses membres à l’idée de mener des représentations politiques auprès des cabinets et ministères du Québec et du Canada qui peuvent concrètement aider l’industrie à faire face à la montée du vol et de son petit frère, le recel, l’AQMAT n’a pas perdu de temps pour agir.
L’association s’est déjà entretenue avec les titulaires de charges publiques de Justice Canada, de l’Office de la protection du consommateur (OPC), de la Sécurité publique et du MEIE.
C’est unanimement que les décideurs publics rencontrés par la permanence dans les dernières semaines se sont montrés sensibles aux effets adverses du manque d’encadrement dont fait l’objet la revente en ligne. C’est le Far West.
Le régime de protection
du consommateur n’est pas adapté aux sites de revente web
La Loi sur la protection du consommateur ne s’applique pas sur Facebook Marketplace, a fait remarquer l’Office du même nom à l’AQMAT. Une douche froide si l’on considère l’importance de l’organisme gouvernemental dans l’effort public visant à prévenir les préjudices potentiels qu’encoure... le consommateur. Or, il faut savoir que les plateformes en ligne ne sont pas considérées comme « B2C » aux yeux de l’organisme gouvernemental. Les tran- sactions qui y ont lieu ne sont pas interprétées comme des actes commerciaux – et donc ne font pas l’objet d’un contrat de consom- mation en bonne et due forme : il ne s’agit que de transactions entre particuliers, une dimension qui achoppe à la Loi actuelle.
Richard Darveau croit qu’il y a lieu d’étendre le mandat de de l’OPC de protection du consommateur avec les commerçants aux nou- velles formes de commerce que représentent les plateformes web.
L'AQMAT est d’avis qu’il faut forcer les sites web de revente de marchandises de prévenir les citoyens qu'ils peuvent encourir des poursuites au criminel s'ils achètent de la marchandise neuve volée.
Est en effet complice quiconque achète un item volé et la cour a dans plusieurs cas démontré qu'il peut être difficile pour un consommateur de plaider l'ignorance. Un bandeau d'avertisse- ment en début de séance, comme avant un film, pourrait inciter nombre de citoyens à douter de l'intégrité d'un vendeur en ligne.
Plus directe et plus puissante encore pourrait être l'obligation de publier une photo de la preuve d'achat prétendue par chaque vendeur avec son annonce.
Quelqu’un quelque part doit serrer la vis des marketplaces
Le vol, c’est bien beau de le prévenir à la source. Mais il y a aussi la simplicité à revendre la marchandise criminellement obtenue qui entre en ligne de compte.
ÉTÉ 2023 • AQMAT MAGAZINE 53