Page 14 - Quart de Rond juillet/août
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une naIssance parmI Des
C’est en pleine seconde guerre mondiale que s’amorcent les années 40. Le départ
de plusieurs jeunes hommes au front, suite à la conscription de 1940, oblige les entreprises manufacturières à faire appel aux femmes pour les remplacer. Plusieurs d’entre elles délaissent alors tabliers, fourneaux et tâches ménagères pour participer à l’effort de guerre.
Bien que la guerre appelle au développement du secteur manufacturier québécois, son essor est ralenti par le piètre service et les coûts exorbitants exigés par les compagnies d’électricité de l’époque.
Le gouvernement tente en vain de mettre en place des mesures pour forcer le développement du réseau énergé- tique, mais les entreprises privées, la Montreal Light, Heat and Power Company Consolidated en tête, exercent alors un monopole à Montréal, refusant de collaborer.
Le gouvernement Godbout adopte donc, le 14 avril 1944, « la Loi établissant la Commission hydroélectrique de Québec qui exproprie tous les biens meubles et immeubles servant à la production, à la transmission et à la distribution de gaz et d’électricité de la Montreal Light, Heat and Power Company Consolidated et de ses filiales. » Hydro-Québec est née.
La guerre prend fin l’année suivante et les soldats rentrent au pays. Le Canada fait alors face à un nouveau défi : le besoin de logement des anciens combattants. C’est pour affronter cette nouvelle réalité que la Société centrale d’hypothèques et de logements (SCHL) est fondée le 1er janvier 1946.
Vers la fin des années 40, en réponse à un pressant besoin de logements locatifs et sociaux, le gouvernement fédéral a amorcé un vaste programme fédéral-provincial de logements publics destinés aux familles à faible revenu; les frais et subsides de ce programme étaient partagés entre le gouver- nement fédéral et les provinces dans une proportion 75 % et 25 % respectivement.
En 1949, une nouvelle crise sociale frappe le Québec. À Asbestos, les mineurs de l’amiante réclament de meil- leures conditions de travail, de meilleurs salaires et de meilleures protections face aux risques liés à la santé dans les mines d’amiante.
Un conflit de travail de quatre mois oppose les 5 000 travailleurs à leurs patrons. Ces derniers ont l’appui du gouvernement Duplessis qui juge la grève illégale et décide de faire intervenir les forces policières. Tous les mouvements syndicaux appuient les grévistes et s’unissent contre Duplessis. Ils combattent les lois qui limitent les mouvements syndicaux et s’impliquent pour améliorer le sort des travailleurs.
Des liens intéressants
Notre membre honoraire, Frédéric Mariage, nous a permis de constater que des liens subsistent entre notre industrie et ce conflit d’envergure mondiale.
Notre association fût fondée le 15 juin 1940, ce jour étant celui de la capitulation de la France. Date à laquelle un inconnu du nom de Charles De Gaulle embarque sur le contre-torpilleur Milan et quitte la France pour l’Angleterre pour représenter la France libre.
C’est aussi le 15 juin 1940 que fut coulé par un sous- marin allemand U-38, le premier navire marchand, navire sous pavillon canadien du nom de Erik Boye.
Pendant ce temps, les usines canadiennes marchent à plein régime pour fournir le bois et le contreplaqué nécessaire à la fabrication d’avions, de péniches de débarquement, etc.
Certains d’entre vous se souviennent peut-être du grade marine pour le contreplaqué BCFIR. Nos cha- loupes, surtout celles de Verchères utilisaient ce grade de contreplaqué.
Autre fait intéressant, le capitaine Paul Triquet, qui a reçu la Croix de Victoria pour sa bravoure à la bataille de Casa Berardi en Italie, a aussi eu un rôle au sein de notre l’Association
14 | QUART DE ROND | JUIN 2015
Les grands bouLeversements