Page 11 - AQMAT_Magazine_2023_automne
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  Quoi faire ?
Construire plus, bien sûr. Sauf que la quantité ne réglera rien si on ne prend pas soin de veiller à ce que soient construits des habitations qui sont à l'image de la diversité des besoins dans la population et de ses capacités budgétaires. Ce rôle de péréquation, c'est à l'État québécois de le jouer avec l'étroit engagement des municipalités, gouvernants qui par définition ont été créés pour que prévale l'intérêt commun.
Construire plus, bien sûr. Renover mieux serait encore mieux
L'éventail de l'offre devrait contenir sur le plan physique des logements en location et à l’achat, des maisons de chambres et de grands appartements pour les familles nombreuses, des configurations de plain-pied ou sur plusieurs étages.
D'un point de vue social, la mixité devrait s'imposer, car c'est du fond des ghettos que naissent les rébellions ; on se doit d'éviter d’exclure les plus vulnérables.
Le concept urbanistique de « ville en 15 minutes » devrait
être généralisé. Il prône une organisation où les habitants ont idéalement accès à leur travail, leur magasinage, leurs soins, leur éducation et leurs loisirs en moins d’un quart d’heure de marche ou de vélo. Voilà une manière d'aider les plus pauvres à boucler leur budget et à veiller à leur santé en ayant pas ou peu besoin d'une voiture.
Rappelons qu'un Québécois sur dix consacre plus de la moitié de ses revenus à payer son loyer. La situation subie par ces 150 000 ménages a comme conséquences probables des carences au niveau de l'alimentation et des loisirs, ce qui entraîne des pertes de santé et plus d'engorgement dans
nos hôpitaux.
Rénover mieux serait encore mieux. Des études sérieuses prouvent que plus de 100 000 logis devraient subir des rénovations majeures, voire urgentes.
L'éléphant dans la pièce peut se résumer ainsi : au Canada et au Québec, le logement est une marchandise alors que dans un certain nombre de contrées, le logement est considéré comme une infrastructure sociale structurante et essentielle. L'économie
de marché fonctionne bien ici, avec un PIB par citoyen dans le peloton de tête mondial. Mais imaginez qu'on sorte le logement de son état de marchandise et qu'on établisse de nouvelles règles où il convient non plus de s'enrichir sur des locataires, mais tout simplement d'arriver à loger tout le monde décemment.
L’Organisation des Nations Unies a reconnu pour la première fois le droit au logement dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Elle a depuis réaffirmé le droit au logement dans sept traités fondamentaux relatifs aux droits de la personne.
En outre, près de trente pays ont enchâssé dans leur constitution le droit au logement décent.
Cependant, le droit au logement n’est enchâssé ni dans la Loi constitutionnelle de 1867 ni dans la Charte canadienne des droits et libertés.
Aucune province ni aucun territoire du Canada n’inscrit le logement en tant que droit en lui-même dans son code des droits de la personne ou dans d’autres lois.
Quand on sait cela, on comprend mieux le cul-de-sac actuel appelé la crise du logement.
Les voix s'élèvent pour demander des États généraux de l'habitation pour tous
Nos élus ne se sentent pas obligés d'agir auprès des sans-abris ni des mal-lotis.
Les voix s'élèvent pour demander à Québec ou à Ottawa d'organiser les États généraux de l'habitation pour tous. L'AQMAT sera aux premières loges pour soutenir une telle initiative, même pour y jouer un rôle utile.
Je sais d'avance que nos quincailliers, nos distributeurs
et nos fabricants de matériaux seront heureux de soutenir indirectement un plan d'action avec possiblement le vote de certaines lois, voire d'un changement aux chartes des droits ou à la Constitution elle-même afin que s'améliorent les conditions d'habitat de tous nos concitoyens, des plus riches aux plus pauvres.
Richard Darveau Président rdarveau@aqmat.org
  AUTOMNE 2023 • AQMAT MAGAZINE 11
 










































































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