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Victoriaville : la rue principale aux piétons... sans piétonnisation
Lorsque Victoriaville a décidé d’aller de l’avant avec la revitalisation de son centre-ville, la vision des dirigeants est claire, comme en témoigne Jean-François Morissette, directeur de la Gestion du territoire et du développement durable.
    Sujet chaud
  «
Notre objectif premier était de donner la priorité aux pié- tons, de penser en fonction de l’humain et non de la voi- ture. On a donc installé des bancs, un éclairage agréable
viennent avec une intention de se déplacer vers le centre-ville expressément pour se rendre à des commerces spécialisés. »
Les dirigeants se sont aussi assurés d’avoir des commerces d’am- biance comme des restaurants, des bars et des micro-brasseries pour animer la rue le soir après la fermeture des commerces de détail.
Dans ce genre de projet, explique M. Morissette, il est important de prendre le temps d’établir des priorités et de travailler avec les commerçants du milieu pour que ce soit une réussite.
et des corridors sécuritaires. Les trottoirs de trois pieds ont été élargis à 7 pieds de largeur, aménagés au même niveau que la chaussée. Pour s’assurer d’avoir un bon mix commercial, on a accordé des subventions et travaillé avec des professionnels en démarchage. »
La décision la plus controversée a été celle d’éliminer plusieurs stationnements sur la rue principale. «Cette intervention n’a pas été facile du point de vue de l’acceptabilité par les commerçants, mais aujourd’hui je pense que personne ne reviendrait en arrière là-dessus », estime M. Morissette.
À l’été 2021, Victoriaville va de l’avant avec la piétonnisation de la rue principale les fins de semaine. Le projet pilote n’est pas concluant et le conseil de ville décide de laisser les véhicules circuler sauf pendant les ventes-trottoirs et autres événements ponctuels.
«Après avoir analysé l’achalandage dans les commerces cet été-là, on a constaté qu’il n’y avait pas tant de monde sur notre rue piétonne en raison de la taille de la municipalité, et surtout du fait que Victoriaville ne soit pas touristique et que plusieurs résidents quittent les fins de semaine vers les campings ou les chalets. »
Aujourd’hui, dans le quartier Notre-Dame revitalisé, mais non piétonnisé, le taux d’inoccupation commercial est à peu près nul et on retrouve sur l’artère principale, deux pharmacies, mais pas d’épicerie ni de quincaillerie.
«Après avoir identifié les commerces qui manquaient au centre- ville, on s’est mobilisé pour aller chercher une boulangerie. Ce type de commerce de destination est important; les gens
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Le directeur de la Gestion du territoire
et du développement durable. « Les marchands ont des préoccupations parfaitement légitimes et c’est important de trouver le moyen d’y répondre
et de s’entendre sur les compromis à faire. Pour
les quincailleries, c’est la nature même de leurs activités qui rend le commerce difficile sur une rue piétonne ; les gens souvent sortent d’une quincaillerie avec des matériaux et des objets encombrants. »
 















































































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