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Le retour progressif au travail
nécessaire pour les finances
et les autres employés
Les ressources humaines se font rares, les entreprises du secteur de la quincaillerie et des matériaux de construction, comme plusieurs autres, opèrent déjà avec
un personnel réduit, donc s’il y en a un ou plusieurs employés qui se blessent, qui se retrouvent en arrêt de travail, mettre en place des mesures de retour progressif au travail s’avère essentiel, pour l’employeur et l’ensemble des employés.
L
e retour progressif est un outil important pour limiter les impacts des lésions professionnelles sur les cotisations de la CNESST.
Jean-François Brochu, directeur au développement des affaires chez DR Conseils, partenaire de l’AQMAT en matière santé sécurité au travail, explique que lorsqu’on fait partie d’une mutuelle, on a accès à des spécialistes qui peuvent aider à mettre en place l’assignation temporaire en élaborant avec l’employeur un inventaire des tâches répondant aux restrictions temporaires des travailleurs blessés.
Comment fonctionne l’assignation temporaire/travaux légers ?
Pour être valable, l’assignation temporaire du travailleur doit être validée par un professionnel de la santé qui a charge du travailleur. Ce dernier doit évaluer les limitations fonctionnelles qui résultent de la lésion de son patient. Il doit être d’avis que le travailleur blessé est capable d’accomplir ce travail, que les nouvelles tâches ne comportent pas de danger pour la santé, la sécurité ou l’intégrité physique de l’employé et que le travail à accomplir est favorable à sa réadaptation.
Si l’une des conditions n’est pas respectée, l’assignation n’est pas valide et ne peut avoir lieu. De plus, le formulaire doit être dûment signé par le médecin traitant.
À la lumière de ces observations, l’employeur assignera des tâches modifiées et adaptées aux restrictions fonctionnelles de l’employé. Il pourra, par exemple, modifier les charges à manipuler ou les mouvements à accomplir afin de diminuer les exigences physiques nécessaires à l’accomplissement du tra- vail. De plus, les tâches assignées peuvent être un autre emploi dans l’entreprise ou un ensemble de tâches différentes. Elles doivent toutefois être en rapport avec les objectifs de l’entreprise et contribuer à ses activités normales.
Dans le cas où aucune assignation n’est possible, l’employé sera déclaré en arrêt de travail et il pourra recevoir des indemnités de remplacement du revenu (IRR).
Le retour progressif sur les lieux de travail est de la responsabilité de l’employeur. Cela fait partie de son droit de gestion.
Il est recommandé aux employeurs de planifier et d’organiser un retour graduel au travail pour leurs employés. Une bonne planification contribue à l’efficacité et au respect des mesures de prévention prévues.
Si une entreprise a un employé qui a subi un accident du travail ou est atteint d’une maladie professionnelle, l’employeur peut faciliter son retour au travail grâce à l’assignation temporaire. Cela consiste à assigner des tâches moins intenses au travailleur que celles qu’il pratiquait avant son accident.
L’assignation temporaire (ou communément appelée « travaux légers ») peut créer de l’inquiétude chez les travailleurs. Souvent, ils craignent un retour au travail précipité qui pourrait aggraver leur situation. Bien présentée, il peut s’agir d’une mesure sécuri- taire et motivante.
Les bienfaits que procure l’assignation temporaire sont aussi grands pour l’employé que pour l’employeur. Elle a pour but de favoriser le maintien du lien d’emploi et le rétablissement d’un travailleur accidenté.
Gestion
Jean-François Brochu, directeur au développement des affaires,
DR Conseils
ÉTÉ 2022 AQMAT MAGAZINE 119