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Placer nos maisons — et celles qu’on désire — au cœur de la prochaine élection
La maison n’est plus ce qu’elle était. Si elle demeure le lieu où généralement
on dort et où l’on mange, elle est devenue un refuge, un bureau, un centre de loisirs.
A
ussitôt que le confinement s’est pointé le nez, les proprios ont sorti marteaux et pinceaux sans qu’aucun programme gouvernemental n’ait été nécessaire pour les inciter à réparer,
chez soi qu’avant principalement parce que le monde extérieur
se fait agressant et la congestion routière improductive
et polluante. Cela dispose à se réorganiser dans un espace-temps qu’on contrôle mieux.
Hélas, le style de vie rêvé risque dans le futur immédiat de virer
au mirage, sinon au cauchemar, si ce qui se profile est pour perdurer : des coûts de matériaux en dents de scie, des ouvriers épuisés, des taux d’hypothèque et de prêts personnels en escalier, des primes d’assurances plus hautes que la toiture en prévision de changements climatiques plus violents, un manque flagrant de logements, notam- ment pour les familles et les gens dans le besoin, des appartements locatifs en mal de rénos parce que le retour sur investissement n’est pas atteignable pour leurs gestionnaires...
Ceci explique que dans un récent sondage réalisé par l’organisme Comptables professionnels agréés du Canada, bien-nommé
« Le casse-tête immobilier », seulement 21 % des citoyens jugent qu’il est très probable qu’ils deviendront propriétaires. Alors qu’il devrait s’agir de l’un des grands objectifs de leur vie...
Pour toutes ces raisons, l’élection qui s’annonce cet automne devrait replacer ce bien que les propriétaires chérissent le plus et que tout citoyen convoite au cœur des préoccupations des candidats de tout parti.
Il tarde qu’un ou une ministre de l’Habitation, avec mandat de couvrir tous les angles que le thème suggère, retrouve un siège au Conseil.
L’habitation, d’un point de vue économique et sociétal, mérite mieux que d’être confinée à une particule des affaires municipales.
Dans une perspective de cohérence des politiques, les besoins
en logements sociaux, la construction résidentielle neuve, l’activité de rénovation, les enjeux des propriétaires de multiplex, les rapports entre l’industrie et les donneurs d’ouvrage, l’encouragement
à l’achat de matériaux durables, amicaux pour la planète et si possible fabriqués ici, l’enjeu du gaspillage sur les chantiers de construction, pour n’en nommer que quelques-uns, méritent d’être abordés par
un homme ou une femme qui dispose d’une équipe d’experts
et d’un portefeuille financier afin d’accomplir ce qui doit l’être.
Bref, la crise est à l’horizon en habitation.
Et quand le bâtiment n’ira plus, rien n’ira bien.
Richard Darveau
Président
450 646-5842, poste 225 | rdarveau@aqmat.org
à rénover, à décorer, voire à reconstruire. Et la vente des maisons existantes est à l’avenant depuis.
La pandémie maintenant derrière ou presque, l’appétit pour le voyage et les restos revient sans que la population ne réduise ses attentes face à ses quatre murs : on veut et on aime tous passer plus de temps
8 ÉTÉ 2022
AQMAT MAGAZINE
Le mot du président