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Designers d’intérieur et achat local : mode ou tendance ?
Si un sujet a pris du galon au cours de la dernière année, c’est bien l’achat local. Qu’est-ce qui explique cet engouement pour les produits québécois ? La pandémie a-t-elle inspiré les consommateurs au point de vouloir soudainement exclusivement des produits d’ici ? N’y a-t-il pas aussi d’autres facteurs qui expliquent cette mode ?
«
récent Colloque annuel de l’Association professionnelle des designers d’intérieur du Québec (APDIQ). Je distingue ces deux raisons parce que les clientèles sont un peu différentes. La clientèle un peu plus vieille va être attirée par l’impact économique, elle se dit qu’elle va faire travailler des gens dans les régions. La clientèle plus jeune va souvent acheter localement pour des raisons environnementales », analyse-t-il.
Local et écolo
Pour les plus jeunes, l’achat local serait nécessairement plus écologique.
Or, les notions d’écologie et d’achat local peuvent être antino- miques puisqu’un produit local ne signifie pas nécessairement qu’il soit plus bénéfique pour l’environnement. « On pourrait bien avoir un achat local, mais sur des produits qui sont fabriqués à l’encontre de l’environnement, de façon très polluante», note Guillaume Barth, panéliste, vice-président vente, marketing et développement chez Rocheleau.
Est-ce qu’on devrait privilégier l’achat local, même si c’est fait au détriment de l’environnement? «Pour certains oui, pour d’autres non, répond M. Barth. Cette notion est variable selon les personnes, en fonction de leur groupe d’âge, de leurs idées politiques également. Chez Rocheleau, on a des produits importés, mais avec une certaine éthique en arrière de ça. »
Pourtant, pour certaines entreprises, l’achat local va nécessai- rement de pair avec engagement social pour l’environnement. Uniboard, une entreprise québécoise avec des usines situées en région, emploie des centaines de travailleurs. Le bois est sa ressource première dans la fabrication de ses panneaux. La majorité de son approvisionnement provient de forêts québécoises, sinon canadiennes.
«Le nerf de la guerre, c’est d’avoir accès à nos ressources près des usines, affirme Geneviève Dion, autre panéliste, directrice spécification architecturale chez Uniboard Canada. On est un créateur d’emploi local, on présente un produit fabriqué et conçu au Québec par une propriété québécoise. »
Il y a deux raisons pour l’achat local: une raison éco- nomique et une environnementale., observe d’emblée le directeur général d’Altex, Gilles Dumoulin, lors du plus
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Si la plus grosse ressource d’Uniboard est le bois d’ici, les produits chimiques utilisés dans le traitement du bois viennent quant à eux de l’extérieur du pays. « Il faut se questionner à savoir c’est fait où et comment et surtout, si c’est possible de le faire localement », soutient-elle.
« Ma priorité est de spécifier nos produits locaux, s’enorgueillit quant à elle Claudia Bérubé, designer d’intérieur. Depuis la COVID-19, il y a eu un certain engouement chez les clients.»
En revanche, la question du budget vient rapidement sur la table lorsqu’on élabore un projet de rénovation. « Ce qui est un peu dommage, c’est que parfois on compare des matériaux québé- cois à des matériaux d’ailleurs, mais on compare uniquement
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Gilles Dumoulin, directeur général d’Altex, croit que l’engouement que connait l’industrie pour l’achat local est une question d’opportunisme.
« Soudainement quand on a des délais de livraison qui s’étendent sur plusieurs mois, on commence à s’intéresser
à l’achat local parce qu’on va
les avoir plus rapidement. »