Page 61 - AQMAT_Magazine_Hiver2021
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Actualité
Officiellement en opération depuis le mois de mai dernier, le centre de traitement a obtenu de Québec un certificat d’autori- sation pour traiter pas moins de 150000 tonnes de matière par année, soit près de la moitié de ce qui est généré par année dans la province. « Comme il s’agit d’une première dans ce domaine, cela a pris deux ans avant d’avoir cette autorisation, alors que généralement ce genre d’autorisation prend six mois. Il a fallu que le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les change- ments climatiques analyse en profondeur chaque élément du pro- cédé, et il a aussi fallu innover pour tester et valider correctement l’ensemble du procédé. C’était un processus assez complexe», avance Mathieu Germain, directeur développement stratégique chez SANEXEN.
Il faut noter ici que la matière reçue par SANEXEN à Montréal-Est provient exclusivement de centres de tri.
Le procédé de décontamination retenu par SANEXEN est connu sous l’appellation de « biopiles », une approche semblable à celle utilisée pour traiter des sols contaminés aux hydrocarbures, par exemple.
La vaste superficie du site intérieur, mais aussi le fait que la structure soit couverte et très haute permettent d’exploiter des dizaines de «biopiles» en parallèle, ainsi, la matière fine ne part pas au vent, n’a pas besoin d’être recouverte, et l’air circule très bien.
Autre aspect important dans le procédé de traitement: la faible quantité d’énergie utilisée. Le système de traitement par biopile utilise principalement l’énergie dégagée par l’activité bactérienne. À cette première étape de traitement, la chaleur à l’intérieur de la biopile peut frôler les 85 degrés Celsius, de manière 100 % naturelle. «Les micro-organismes travaillent alors pour nous afin de s’assurer qu’il n’y ait plus aucun élément pathogène dans la matière. Ensuite, nous allons nous assurer de stabiliser les conta- minants comme le soufre et le calcium. Dans tout ce processus, nous allons capter et traiter les gaz qui sont dégagés. Il n’y a pra- tiquement pas de perte ni de rejet», ajoute le chargé d’expertise en recherche et développement. Ainsi, toujours selon ce dernier, le nouveau centre de traitement peut produire du compost de première qualité en un mois et demi, alors qu’on doit compter généralement sur une période d’un an et demi, dit-il.
Avenir prometteur
Le modèle d’affaires, basé sur le coût du service rendu et non sur la vente des produits résiduels (qui ont peu de valeur monétaire sur le marché), ainsi que sur une position prédominante dans ce marché, probablement bien au-delà du territoire québécois, semble porteur, confirme Mathieu Germain. « Il y a toujours la pos- sibilité d’exploiter d’autres sites ailleurs au Québec, au Canada et aux États-Unis, et pourquoi pas dans le monde entier, mais on pourrait aussi faire affaire avec des partenaires qui utiliseraient notre procédé », explique-t-il.
L’entreprise planche sur d’autres utilisations que le compost pour la matière fine traitée, notamment des prototypes de panneaux isolants et de céramique.
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