Page 82 - AQMAT_Magazine_Hiver2021
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Premier atelier :
Rêver de mutualiser
l’achat de bois québécois
Les centres de rénovation et les chantiers qu’ils alimentent en bois d’œuvre
ont été victimes de prix en montagnes russes et donc, de disponibilités extrêmement variables de ces matériaux, trop pour mener leurs entreprises en quiétude. L’actuelle pandémie est possiblement la première d’une série de crises sanitaires, sociales, ou encore climatiques, qui sont appelées à ralentir,
voire à briser nos chaînes d’approvisionnement.
nvité à livrer son point de vue, Jean-François Samray, président du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), a soutenu «que le Québec, et ses différentes
catégories de consommateurs n’ont pas manqué de bois. En fait, le marché n’en a jamais eu autant ». Il a affirmé avoir communiqué à ses membres «l’importance de supporter la demande locale sans pour autant leur dire quoi faire. Ils ont individuellement pris des décisions. La réponse a été à géométrie variable ».
Les discussions étaient convergentes entre les diverses équipes où participaient souvent un dirigeant de scierie et de grands courtiers en bois: on apprécie le marché libre tout en reconnaissant la néces- sité de protéger un peu mieux, par des changements de pratiques, notre économie, nos approvisionnements en bois, nos chantiers et nos scieries du fait que des pics de demande, il y en aura encore.
Les délégués ont effectivement pris connaissance du fait que le bois québécois sera encore en forte demande parce que la consommation nord-américaine est appelée à franchir des records depuis 2007 : combinée, la production de bois Canada/
États-Unis (1,9 milliard de pmp) ne parvient pas à suivre celle de la consommation (2,16 milliards de pmp). À ce portrait s’ajoute la relance post-COVID qui s’annonce demandante en matériaux.
Les délégués n’ont pas voté de résolution en faveur d’une mutuelle d’achat ou d’un contrôle des prix. Ils ont opté — dans une proportion de 95% — pour la création d’un instrument d’in- formation permettant d’établir des prévisions de la demande en bois plusieurs mois à l’avance, résolution assortie d’une requête à déposer au ministère de l’Économie et de l’Innovation pour financer cet instrument d’information prévenant les fluctuations des prix et des quantités de bois québécois.
L’algorithme, possiblement composé de données provenant des mises en chantier de la SCHL, des cours boursiers à Chicago, des projets identifiables par les entrepreneurs et les promoteurs résidentiels, des données aussi provenant des municipalités grâce aux permis de bâtir et de rénover, pourrait contribuer à ce que les acheteurs des bannières et les cours à bois obtiennent plus d’informations fiables au moment de passer leurs commandes.
I
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sur le congrès
 Économiste et vice-président de l’association professionnelle des constructeurs d’habitation du Québec, François Bernier s’est adressé aux congressistes par vidéo : « Nos entrepreneurs en construction ont vécu une période excessivement frustrante où il y n’avait pas de disponibilité de matériaux, les prix en hausse de façon démesurée et que dire des délais. Nos entrepreneurs étaient pris entre leurs fournisseurs de matériaux qui n’arrivaient pas
à les accommoder et leurs clients subissant les attentes et les prix. Il faut voir comment on peut mieux travailler ensemble avec l’industrie forestière et l’AQMAT. »
82 HIVER 2021 AQMAT MAGAZINE
















































































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