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  Martin Robichaud est vice-président de GSR Construction Décontamination.
 La Salvas Machine est munie d’un broyeur hydraulique qui achemine les déchets de matériaux jusqu’au conteneur par aspiration.
Écolo
 Une innovation en panne de financement
Les dirigeants de GSR Construction Décontamination, une entreprise spécialisée en décontamination
de bâtiments, ont inventé la Salvas Machine, un prototype capable de broyer les déchets et de les acheminer jusqu’au conteneur par aspiration. Après plusieurs années de recherche et de développement, le manque de moyens financiers pour commercialiser l’invention a finalement eu raison du projet.
 L' évacuation des déchets de matériaux et des résidus de construction sur un chantier représente une tâche ardue qui nécessite beaucoup de main-d’œuvre.
Angélique Salvas et Martin Robichaud en savent quelque chose; ils dirigent, une entreprise qui réalise des travaux dans des écoles et des hôpitaux.
«Pour ce type de chantier, l’évacuation des déchets représente les deux tiers du travail, souligne Martin Robichaud. Souvent les employés nous lâchent une fois rendus à cette étape-là parce que sortir les déchets, c’est quelque chose. Il faut tout mettre dans des sacs à la pelle et à la main, laver le sac pour le décon- taminer, le doubler et finalement le sortir. »
C’est ainsi qu’en 2017, les deux entrepreneurs se mettent à réfléchir à une machine capable d’automatiser le tout. « Quand on a commencé ce projet-là, naïvement, on s’imaginait qu’il n’y avait rien là ! »
Ces deux visionnaires enthousiastes ont donc créé la Salvas Machine : un broyeur hydraulique qui achemine les déchets de matériaux jusqu’au conteneur par aspiration.
Le prototype peut broyer jusqu’à 1,7 tonne de déchets par heure : du béton, de la céramique, de la tuile de vinyle, du verre, du gypse, et de la pierre réfractaire, entre autres. L’exposition à la poussière est limitée et il n’est plus nécessaire de manipuler de lourdes charges au sol. De plus, deux personnes suffisent pour manœuvrer la machine; un opérateur et un aide-opérateur sont donc en mesure d’effectuer le travail qui exige normalement une dizaine d’employés.
En plus d’avoir un impact sur l’organisation du travail, l’invention permet d’éliminer une grande quantité de sacs de plastique dans les sites d’enfouissement. «Avant, on pouvait utiliser 1000 sacs de plastique jaunes pour ramasser les déchets sur un chan- tier. Avec la machine, on utilise seulement deux immenses sacs à conteneur que l’on envoie au site d’enfouissement. L’utilisation du plastique est réduite au maximum », rappelle Martin Robichaud.
Finalement, c’est le manque de ressources financières qui a eu raison du projet; passer du prototype à la commercialisation, ça prend des investissements.
« On pourrait améliorer la machine, peaufiner son fonctionnement pour qu’elle soit commercialisable, mais nous ne pouvons pas nous rendre à ce stade de développement qui coute vraiment cher, explique Robichaud. Le gouvernement nous offre un soutien sous forme de crédits d’impôt pour la recherche et le développe- ment, mais c’est loin d’être suffisant. On est fier de ce que nous avons accompli, mais il reste beaucoup trop à faire pour qu’on puisse arriver à la rentabilité un jour. »
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