Page 14 - AQMAT Magazine Hiver 2024

Dossier Sous-sols
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Catastrophes de plus en plus coûteuses et dangereuses
Le dernier événement climatique extrême qu’a connu le Québec — le passage de la queue de l’ouragan Debby en août dernier — a été «l’événement climatique le plus onéreux de l’histoire du Québec», selon le BAC, surpassant même la tempête de verglas de 1998. Plus de 2,5 milliards $ en dommages assurés. Des résidences, des entreprises et des véhicules ont été dévastés.
M ais ce sont les inondations des appartements situés au sous-sol qui représentent une grande partie des 75000 réclamations d’assurances à la suite de la tempête Debby;
les dommages totaliseraient des centaines de millions de dollars.
«Certaines compagnies d’assurances ont commencé à prendre des mesures pour se protéger financièrement contre le phéno- mène, mentionneCraig Stewart, vice-président du BAC. Elles
imposent des limites aux montants assurés, augmentent le prix des polices pour les secteurs considérés à risque et refusent d’assurer un appartement. »
Le porte-parole ajoute que « les inondations étant devenues dan- gereuses et coûteuses, il faudrait désormais se montrer prudents avant de désigner des secteurs où les gens pourront vivre dans un sous-sol. »
Les dégâts d’eau : un fléau pour les assureurs
Les inondations de sous-sols représentent un fléau pour les compagnies d’assurances depuis au moins dix ans, explique Anne Morin, du BAC.» En août 2024, on a vécu un événement climatique qui s’est traduit par des pluies dilu- viennes. Mais dans une maison, le plus gros enjeu pour les com- pagnies d’assurances, ce sont les installations sanitaires. »
Selon le BAC, l’eau est la première cause de réclamation en assurance habitation au Québec et les dommages repré- sentent 40 % des indemnités payées par les assureurs.
Plus précisément, 23 % de ces indemnités sont liées à un bris d’une installation sanitaire de la maison (chauffe-eau, conduite qui fuit, éclate ou gèle, bain qui déborde, toilette qui coule) alors que 14 % résultent d’infiltration par l’eau sous le sol (fon- dation, fenêtre et porte du sous-sol) et par le refoulement des égouts. Près de 3 % des indemnités sont en lien avec une infil- tration d’eau par la toiture alors que seulement 0,3 % résultent du débordement d’un cours d’eau.
C’est pour cette raison que «depuis plusieurs années, les com- pagnies d’assurances font des campagnes de sensibilisation au sujet des dégâts d’eau, » rappelle Anne Morin.
Le BAC précise que près de 70 % des propriétaires d’habita- tion au Québec disposent de l’avenant à leur contrat qui couvre ce genre de dommage.
14 HIVER 2024 • AQMAT MAGAZINE