Page 109 - AQMAT Magazine Printemps 2021
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 d’un encadrement législatif ferme et des campagnes pour inciter les consommateurs à payer par carte de débit.
L’un des plus grands changements entre 2014 et 2019 est le déclin des paiements papier. En effet, le volume des paiements en argent comptant a reculé de 38% en cinq ans, beaucoup de paiements papier laissant place aux paiements par carte au point de vente.
Les cartes de débit et de crédit représentent maintenant 28 % et 31 % du volume total de paiements respectivement. Les paiements par carte de crédit ont enregistré une hausse considérable : leur volume a augmenté de 62 % par rapport à 2014. Cette croissance s’explique en partie par l’augmentation du commerce en ligne et par l’acceptation accrue des paiements sans contact chez les commerçants.
Soulignons que les données du paragraphe précédent EXCLUENT la pandémie. Or, on sait tous que le e-commerce au Québec et dans le reste du pays a littéralement explosé depuis les dix à douze derniers mois alors que les paiements en argent comptant ont continué de fléchir.
En d’autres mots, le volume d’affaires de Visa et MasterCard – et dans une moindre mesure celui d’American Express – ne justifie plus que les coûts d’utilisation des cartes de crédit dans les commerces et en ligne continuent d’être basés sur des taux aussi élevés.
Parmi les questions centrales à se poser comme société, il y a les quatre suivantes :
• Faut-il permettre au commerçant d’imposer une surcharge aux clients qui désirent payer avec une carte de crédit
lui offrant des primes ?
• Le cas échéant, comment rendre conforme une telle autorisation de surcharge aux différents cadres légaux en vigueur au Canada en matière d’imposition de frais et d’affichage des prix ?
• Quels sont en pratique les effets d’une telle mesure ?
• Quelles sont les leçons que nous pouvons tirer des expériences étrangères ?
Osons poser la question ultime : et si le gouvernement canadien interdisait carrément l’utilisation sur son territoire de primes et de bonis sur les paiements à crédit ?
Mais puisqu’on considère le système de paiement par carte de crédit comme étant une partie intégrante de notre économie, on pourrait à tout le moins instaurer une autorité responsable d’établir les frais d’interchange, lesquels devraient être justifiés et connus.
Si on ne veut rien alourdir en créant une nouvelle structure, le gouvernement du Canada pourrait fixer des plafonds aux surcharges qui peuvent être imposées aux marchands. Et ces plafonds devraient être très bas considérant l’augmentation progressive des volumes générés par le cybercommerce dans les années à venir et du coup, pour éviter d’imposer une charge excessive aux consommateurs.
Dossier à suivre. Ou plutôt, à provoquer. Car il faut sortir tout le monde de son confort et de sa tendance à la fatalité...
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