Page 53 - AQMAT Magazine Printemps 2021
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il affronte souvent beaucoup de tempêtes. Lorsque la relève arrive, c’est normal, elle tient à prendre sa place et faire évoluer l’entreprise. Trop souvent, cela donne l’impression de vouloir tasser le dirigeant.
Et qu’en pensez-vous ?
Ce n’est pas ce que je veux. Mon père a construit quelque chose d’extraordinaire et il a toujours sa place avec nous. Ce printemps, il a compris que son
rôle est devenu celui de propriétaire d’entreprise. C’est aussi important qu’avant, mais différent. En fait, notre entente est basée sur le respect mutuel et une bonne communication.
En affaires, le coaching joue-t-il un rôle impor- tant dans votre ascension ?
Au début des années 2000, j’ai été formée par des coachs personnels et je continue encore de l’être aujourd’hui. J’ai toujours voulu apprendre et évoluer.
C’est pourquoi, j’ai gradué il y a sept ans de l’École d’entre- preneurship de Beauce. Cela représente un parcours de deux ans et demi, échelonné sur une période de 15 séjours de quatre jours sur le campus. C’est la seule école où des chefs d’entreprise sont formés par des entrepreneurs de haut niveau. J’ai eu la chance de côtoyer les Laurent Beaudoin, Alain Lemaire, Marc Dutil, Christiane St-Germain, Aldo Bensadoun et bien d’autres. À chaque séjour, on gagne des années en expérience et surtout, on s’enrichit avec les contacts réalisés auprès de ces partenaires et gens d’affaires.
Est-ce tout aussi important d’offrir aux autres votre expé- rience et vos compétences ?
Pour moi, c’est important de redonner ce que j’ai reçu. Depuis 20 ans, je suis membre du Groupement des
chefs d’entreprise, un réseau qui représente 2 000 membres et 80 experts partageant leurs expertises et expériences.
De plus, je siège sur deux conseils d’admi- nistration dont le nouveau comité Lanaudière d’Investissement Québec qui est en place dans 17 régions du Québec pour venir en aide à l’économie. Récemment, j’ai été choisie parmi 20 femmes entrepreneures pour suivre une formation en gouvernance d’entreprise avec Desjardins Capital. Le but est d’aug- menter la présence des femmes au sein des conseils d’administration.
Sur les comités où vous êtes engagée, on essaie d’équilibrer le nombre d’hommes et de femmes. Le fait d’être une femme comme patron, cela change-t-il quelque chose ?
Je me considère davantage comme une leader plutôt qu’une femme patron ou boss. Personnellement, je n’ai pas senti que cela changeait quelque chose
au sein de mon entreprise. Cependant, je me pose la ques- tion: une femme est-elle plus humaine? Je ne le crois pas. Je pense qu’il s’agit simplement d’une question de personnalité.
« Il faut s’entourer de gens plus forts que nous, car c’est ce qui nous permet de progresser et de se surpasser. »
Avec l’avènement de la robotisation et des nouvelles technologies, a-t-on toujours besoin de force physique ?
Encore aujourd’hui, en usine, la force physique est nécessaire. Il faut soulever une porte, par exemple, et la mettre sur une palette. Je reconnais qu’on va
devoir changer les choses. Ce ne sont pas juste les femmes qui ne veulent pas forcer, c’est aussi la nouvelle génération. On n’a pas le choix de trouver des solutions. Cela fait partie des prochains chantiers.
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Entrevue présidentielle