Page 16 - AQMAT magazine Printemps 2020
P. 16

 L
  Marianne Armstrong, CNRC
 Mauvais souvenir du printemps de l’an passé pour les gens de Pointe-Gatineau quand la rivière Outaouais est sortie de son lit.
Actualité
 Les dérèglements climatiques
dans la mire des experts canadiens
du bâtiment
« Nous allons voir des changements dans la manière dont nous concevons de nouveaux bâtiments pour aider à prévenir la propagation des incendies de forêt, pour prévenir les dommages causés par les inondations », illustre Marianne Armstrong, qui dirige cet effort de recherche sur les impacts des dérèglements climatiques au Conseil national de recherche du Canada (CNRC).
a plupart du temps, lors d’événements climatiques ou météorologiques extrêmes, ce sont les bâtiments qui en font surtout les frais.
Les experts se concertent
Des scientifiques du CNRC tentent de préparer l’environnement bâti du Canada à des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents et destructeurs. Plus d’une centaine de chercheurs ont travaillé sur ce projet. Parmi ceux-ci figurent des experts en matériaux, des océanologues ainsi que des ingénieurs en aérospatiale et en transport. Une centaine d’organisations, telles que des universités, des gouvernements provinciaux et des municipalités, y ont également pris part.
On est sur le point de conclure un programme de recherche de cinq ans, qui a examiné comment les changements climatiques et les nouvelles normes qui en découlent modifieront les diverses pressions sur les bâtiments, les routes, les ponts, le traitement des eaux usées, le transport en commun et autres infrastructures.
Le nouveau Code du bâtiment canadien rehaussera les exigences en matière de résistance aux vents et aux charges de neige. De nouvelles règles seront mises en place pour la collecte de l’eau de pluie. Des systèmes de refoulement automatique deviendront obligatoires pour réduire les risques d’inondation.
De nouvelles normes liées aux changements climatiques sont également en voie d’être introduites pour les fenêtres, l’isolation extérieure, les tests de résistance au feu, les pare-air et les bardeaux d’asphalte.
et ces prochaines modifications ne sont qu’un début, indique-t-on: Le gros des changements viendra en 2025.
Le Canada en avance
Les Codes du bâtiment du Canada sont modernisés tous les cinq ans. Leur prochaine mise à jour est prévue dès cette année et elle devrait apporter les toutes premières modifications en réponse à la nouvelle réalité climatique du pays.
Le Canada n’est pas seul à s’intéresser à la résilience de ses bâtiments. Marianne Armstrong a récemment pris part à une conférence où ses collègues américains, néo-zélandais et australiens se posaient tous les mêmes questions.
«Le Canada a quelques années d’avance. Nous sommes sur une lancée pour nous adapter », croit-elle.
Toutefois, ces changements au Code sont sans effet tant qu’ils ne sont pas adoptés par les provinces, qui se dotent de leurs propres règlements. Ainsi, les recommandations des scienti- fiques peuvent se concrétiser de diverses manières, que ce soit sous la forme de lois, de lignes directrices ou encore de simples programmes d’incitatifs.
    16 PRINTeMPS 2020   AQmAT mAGAzINE














































































   14   15   16   17   18