Page 18 - AQMAT magazine Automne 2020
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L’
Actualité
vers une conciliation
des codes de construction
le 27 octobre, le Québec a signé l’accord pancanadien de conciliation sur les codes de construction. il prendra effet en 2025, permettant de réduire les écarts entre les codes provinciaux et nationaux. l’entente couvre le bâtiment, mais aussi la plomberie, la prévention des incendies et l’efficacité énergétique.
accord transcende la question de l’uniformisation des normes à travers le pays. Il vise également à favoriser la mobilité de la main-d’œuvre entre les provinces et à réduire les effets
du fardeau administratif des entreprises en construction.
en effet, alors que certaines mairies défendent l’éco-habitation, d’autres s’en soucient moins, voire guère.
D’emblée, les trois paliers concernés reconnaissent qu’un manque de conciliation nuit au commerce et à l’investissement d’un océan à l’autre.
même son de cloche du côté de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ).
nicolas trudel, son nouveau directeur des communications, est d’avis qu’il s’agit d’une première étape qui vient simplement officialiser la volonté des provinces et des territoires de conclure cet accord.
«Il est difficile toutefois de s’avancer sur la façon dont les changements seront réalisés, car ces travaux, coordonnés par la table de conciliation et de coopération en matière de réglementation (tCCR) créée en vertu de l’Accord de libre- échange canadien (ALeC), se poursuivront prochainement et nous en saurons davantage éventuellement », nuance-t-il.
Guillaume Houle, responsable des affaires publiques à l’Association de la construction du Québec (ACQ), estime que «le chemin sera long et qu’il faut s’armer de patience ».
Son association défend depuis plusieurs années l’instauration d’un code unique, citant le cas de figure des entrepreneurs de l’outaouais qui font beaucoup de travaux en ontario voisine, où les codes diffèrent des nôtres, ce qui complique parfois leur travail.
et m. Houle de rajouter qu’il nous faut «uniformiser d’abord les pratiques de construction, pour ensuite discuter tout le monde ensemble, ce que l’ACQ fait déjà de son côté, par exemple avec Hydro-Québec, à propos des bornes pour les bâtiments en hauteur ».
Conclusion, selon m. Houle, bien qu’ils partent de loin, les principaux protagonistes se parlent déjà pour trouver les meilleures solutions en matière de protection de l’environnement et d’économie d’énergie.
«Nous proposons un seul code à la grandeur
du Canada,
en considérant évidemment
les particularités régionales puisque,
côté québécois
par exemple, entre
la Côte-Nord et Montréal, les vents et les sols
sont différents.»
- Guillaume Houle, ACQ
Des normes pour sauver la planète
François Bernier, vice-président principal, Affaires publiques, de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), dresse le même constat: les codes du bâtiment non uniformes d’une ville à l’autre créent de la confusion.
C’est la raison pour laquelle l’adoption d’un code unique québécois est souhaitable, d’autant que les nouvelles normes apprises à l’école ne sont pas systématiquement appliquées dans toutes les villes, voire qu’elles peuvent différer d’une agglomération à l’autre dans la douzaine de grandes cités fusionnées.
18 Automne 2020 AQMAT MAGAzINE