Page 45 - AQMAT magazine Hiver 2020
P. 45

  Gauche : richard Darveau poursuit sa tournée des leaders de notre industrie en
Droite :
rencontrant aujourd’hui François Panfili, le président de A. richard.
François Panfili connaît tous
les rouages et toutes les facettes
de son entreprise. ingénieur
de formation, il a lui-même conçu
et fabriqué plusieurs des équipements de production, avant de
« se congédier » comme ingénieur, explique-t-il, et de prendre
la direction des opérations.
Pouvez-vous nous ramener à la fin du 19e siècle alors qu’Alfred Richard fonde l’entreprise ?
  C’est important de revenir en arrière pour comprendre le présent et plani- fier l’avenir.
Après cinq ans à travailler au Massachusetts pour un fabricant d’outils manuels, M. richard s’est
amené au Québec. en 1945, les familles Grégoire et Panfili rachètent l’entreprise.
il y a eu plusieurs crises internes au niveau de l’actionnariat jusqu’en 1996 où survient une consolidation de l’équipe de direction. Commence alors une ère de croissance régulière et forte, ponctuée de dévelop- pements répétés de nouveaux produits et de technologies, avec aussi des prises de risques inimaginables, débouchant sur la signature d’importants contrats avec des marques majeures aux États-Unis et même au Japon.
en 2003, à la retraite de quatre actionnaires, on prend la décision de vendre l’entreprise à hyde Group, cette même entreprise où Alfred richard avait appris son métier!
L’année 2006 est historique pour A. richard puisqu’on acquiert le fabricant et distributeur de rouleaux et de pinceaux roultech, basé à Blainville, ce qui vient boucler notre offre dans le marché des applicateurs. C’est d’ailleurs la diversifica- tion des produits qui explique qu’on ait pu maintenir une croissance encore jusqu’à aujourd’hui.
J’ai appris que lorsque vous n’aviez que six ans, votre grand-père vous prédestinait à
diriger la société. Est-ce que ça a été difficile d’être « le choisi » ? Et com- ment voyez-vous ce genre de passa- tion à l’intérieur des entreprises familiales ?
Mon grand-père était ingénieur et président. Je ne me suis jamais posé la question sur mes études
et ma carrière : j’ai suivi ses traces.
Quant à mes enfants, dans un grand groupe comme le nôtre, je n’ai pas le droit de les imposer. D’ailleurs, je leur ai tou- jours dit qu’ils ne travailleraient pas pour A. richard.
Trouver la bonne personne à la bonne place est devenu complexe. Une entre- prise est une personne distincte. On ne devrait pas avoir de préjugé envers ses propres enfants pour prendre la relève de son entreprise.
En raison de sa longévité, l’en- treprise est passée au travers la grippe espagnole, plusieurs
récessions. Comment vous sen- tez-vous pendant cette pandémie qui nous assaille présentement ?
Je viens de procéder à l’analyse des résultats de l’entreprise au fil du temps pour constater que
A. richard a toujours bien performé durant les pandémies ou les récessions écono- miques. La raison est bien simple: nos produits sont liés à la rénovation bien plus qu’à la construction. Or, en récession, on rénove beaucoup plus que l’on construit.
Je comprends qu’il y a eu augmentation des ventes depuis le mois de mars, mais
cette progression a dû être marquée de moments difficiles à traverser dans l’usine ou dans vos rapports avec les clients, non ?
en fait, dès janvier, la pandémie nous a touchés de plein fouet en raison de nos approvisionnements
de fournitures avec l’Asie où les retards de livraison atteignaient déjà de huit à douze semaines, situation amplifiée par l’arrêt des livraisons par train en provenance de vancouver à cause des protestations des autochtones et la grève au Port de Montréal. On a alors été obligés de se
débrouiller avec des fournisseurs alternatifs qui nous ont coûté beaucoup plus cher.
Vous êtes un apôtre de l’appli- cation au pied de la lettre des mesures d’hygiène et de dis-
tanciation. Une telle rigueur a-t-elle affecté la productivité ?
Avec une demande en hausse de 30 à 40% à partir du printemps alors qu’on devait opérer avec des
effectifs réduits de 30 % en raison de l’ab- sentéisme et l’impossibilité de recruter de
        Pour visionner en intégralité l’entrevue sur vidéo, aller sur AQMAT.org, cliquer à droite sur « Entrevues présidentielles »
   hiver 2020   AQMAT MAgAzine 45
« Mon grand-père  était ingénieur et  président. Je ne  me suis jamais  posé la question  sur mes études et  ma carrière : j’ai  suivi ses traces. »
 



























































   43   44   45   46   47