Page 47 - AQMAT magazine Hiver 2020
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nouveaux employés durant la pandémie, on a été obligé d’implanter des normes plus strictes, recommandées par nos partenaires asiatiques. J’ai commencé personnellement à prendre la température de chaque employé à son arrivée et à faire compléter des autodiagnostics. Puis on a appliqué le port du masque, la distanciation de 2 mètres, la désinfec- tion des équipements et des objets avant et après chaque quart, et surtout, on a veillé à garder les pièces en pression négative avec apport d’air frais. Tout ceci est survenu avant même les premiers décrets ici. Ça a définitivement contribué à faire qu’à ce jour, on a zéro cas de COviD-19.
Croyez-vous que les usines pourraient continuer d’opérer longtemps dans de telles conditions ?
Les employés sont maintenant habitués aux normes, tout est en place. Mais le politique peut décider de nous fermer malgré tout. Si cela advenait, alors que
nos concurrents américains et asiatiques resteraient ouverts, ça pourrait être fatal.
Vous disiez que votre chaîne d’approvisionne- ment a été mise à mal. Vous avez des ramifica- tions mondiales. Doit-on rapatrier nos modes
de production ?
revenons en 2010-2012 pour comprendre le futur. On a alors pris la décision de fermer totalement l’usine de production américaine et de consolider les
équipements à Berthierville. Le volume de production des lames a augmenté de 60%. La transition supposait de faire accepter par les Américains que ces produits allaient dorénavant être fabriqués au Canada. L’amalgame du dollar canadien avantageux et notre productivité ont joué en notre faveur.
en mars de cette année, on a encore procédé à une acquisition pour faire monter notre production de rouleaux à 5 millions d’unités par année, un seuil nécessaire pour être considéré de calibre mondial.
Notre flexibilité renforcée au fil des décennies fait qu’en début de pandémie, on a pu fabriquer localement certains produits en demande quand on doutait de la capacité de nos fournisseurs étrangers de nous les livrer. et à partir de juin, quand la demande était forte et qu’on manquait de personnel, on a été capable de faire produire en partie en Asie pour nos marchés d’Océanie et d’europe en s’assurant d’une qualité égale. On garde toujours le contrôle grâce à nos dessins techniques et nos spécifications.
Haut gauche :
Haut droite : Bas gauche :
François Panfili fait partie de la troisième génération des familles Grégoire et Panfili qui ont mené les affaires
de ce qui constitue maintenant le dernier manufacturier d’outils de préparation en Amérique. Les autres ont tous baissé les bras devant l’envahissement de l’Asie dans ce domaine.
Les fameuses couleurs jaune et vert de la marque, bien que le noir existe aussi, réservé aux gammes pour professionnels. A. richard fabrique pour plusieurs marques vendues sous les noms de Stanley, Snap-On, hyde Tools, notamment.
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Entrevue présidentielle