Page 178 - VISION MAGAZINE LANDES 2021 2022 LISEUSE
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« LE BON À RIEN »
EN QUESTIONS
1 - Comment te définirais-tu ?
Assez simple. J’étais nul à l’école. Et la photographie, le
dessin, la musique me sont apparus comme une évidence,
comme si j’avais ça en moi, que c’était inné. Je n’ai pas
choisi. Ce sont ces mediums qui sont venus à moi.
2 - Qu’est-ce qui t’a conduit à devenir ce que tu es ?
D’une famille de onze enfants, je suis le dernier. Mes
parents vietnamiens ont connu la guerre puis se sont
réfugiés en France. Pas facile de vivre tout ça. Il faut
dire que mon grand frère était punk, fan des surréalistes,
je partageais la même chambre que lui et ses goûts ont
sans doute déteint sur moi ! Mon père aimait aussi la
photographie. Et puis un jour, on m’a offert de l’encre de
chine et j’ai commencé à crayonner… Le noir et blanc,
c’est la simplicité, en plus je suis daltonien donc c’était
logique que j’aille vers ces « couleurs ».
3 - Quels artistes t’ont le plus influencé ?
Sans hésiter l’art du siècle dernier. Marcel Duchamp, Max
Ernst… Des artistes qui ont cassé les codes académiques.
Ils m’ont appris à être libre !
4 - Pourquoi es-tu installé à Hossegor ?
J’y ai rencontré ma femme ! On a eu des enfants, il a
fallu travailler… J’ai ouvert un restaurant – tous les
Viets passent par la restauration ! – et d’une manière
inconsciente, j’ai commencé à dessiner la maison landaise
avec une arcade. Et tout s’est enchainé. Aujourd’hui, je
travaille aussi chez des particuliers qui me demandent
de leur faire des fresques…
5 - A partir de quand, selon toi, le style « Bon à rien »
s’est mis en place ?
Je me cherche tout le temps, j’essaie tout, et ce que je
fais, en musique, vidéo, dessin, peinture, tatou, je pense le
faire bien. Ce côté « bon partout, bon à rien ! » m’empêche
de me prendre au sérieux. Mon prochain médium sera
d’ailleurs la broderie… Parce que dès que je commence
à maîtriser quelque chose, j’ai envie d’aller voir ailleurs…