Page 19 - VISION CITY GUIDE NORMANDE PAYS D'AUGE 2020/2021
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Impressions
augeronnes
“ Le parisien que je suis n’a pas de racines dans le Pays d’Auge
mais il les y a plongées pour en faire sa terre d’adoption.”
Une terre accueillante et généreuse d’où l’eau jaillit des sources chevaux, et qu’elle a été et reste, une terre d’inspiration.
quand elle ne tombe pas du ciel. Car dans le Pays d’Auge, il ne Flaubert, Proust ou Gide n’y ont-ils pas trempé leur plume et
pleut pas, on dit qu’il « tombe de l’eau », comme si cette eau était Courbet, Boudin ou Monet leurs pinceaux à la lumière du couchant
si précieuse que l’on ne voulait pas lui donner le nom de pluie. entre Trouville et Honfleur ?
Quand on est parisien, on vient ici pour se ressourcer et se vivifier. D’ailleurs, et si la raison n’est pas l’ennemie de la sensibilité, il
Puis repartir pour mieux revenir. n’est pas fou de croire en l’influence de forces telluriques sur
l’Esprit et, à contrario, qu’une terre a le pouvoir de choisir ceux
Curieuse alternance entre Paris et le Pays d’Auge, deux lieux qui l’habitent. Peut-être dans ce cas, n’est-ce pas un hasard si
si différents mais qui semblent se complèter et s’harmoniser la petite Thérèse, la Sainte la plus vénérée au monde, est arrivée
dans un mouvement de va-et-vient producteur d’énergie, et de un jour en Pays d’Auge avant de rejoindre son Ciel pour y faire le
balancier comme celui du funambule dont l’oscillation lui permet bien sur la terre.
de garder son équilibre sur son fil.
Un fil qui prend ici la forme d’un ruban, celui de l’autoroute A13
qui voit, le vendredi soir, se ruer des milliers de Parisiens pour
atteindre la barrière de péage de Beuzeville, octroi symbolique
qui marque l’entrée à la fois dans le temps du week-end et son
territoire.
Ici, les gens du Pays ne considèrent pas le Parisien comme un
étranger mais plutôt comme un voisin que l’on accueille avec
bienveillance, souvent avec sollicitude et parfois compassion.
Ici, le Parisien n’est pas envié, même s’il arrive avec une voiture
luxueuse et qu’il semble mener grand train, personne ne jalouse
sa condition citadine et tous se disent qu’ils ont eu de la chance
d’avoir pu fleurir là où ils avaient été plantés, dans un jardin, au
milieu des pommiers et des hortensias.
Presque trop joli pour être vrai, le Pays d’Auge ressemble à un
pays imaginaire, une utopie qui aurait pu être rêvée par Lewis
Carroll où les villes ont tantôt des noms de fromage comme Pont-
L’Evêque, Camembert, ou Livarot, de sanctuaire comme Lisieux,
ou encore de champ de courses comme Deauville ou Cabourg. Un
territoire où les paysages sont ceux d’une carte postale ou d’un
tableau naturaliste figurant une campagne idéale. Car le Pays
d’Auge est tout sauf sauvage tant la nature y a été domestiquée
et façonnée par la main de l’homme. Une nature que sa générosité
a préservé des outrages de l’agriculture moderne, l’homme y
préférant, bien avant que ce ne soit la mode, des méthodes de
production naturelles qui n’ont pas eu de mal à se convertir au
bio et à faire de cette terre un authentique et fabuleux terroir. Jacques Marceau
Mais ce qui fait la magie de la terre d’Auge, c’est qu’elle ne Editorialiste, conférencier et fondateur de
s’est pas contentée de produire des vaches, des pommes et des l’agence de relations publiques Aromates.