Page 38 - La Provence 2017
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“Après 6 mois de travaux, l’Abbaye est enfin rouverte au public
S’ensuit une lente déchéance jusqu’au décès de l’ultime moniale à la  n du XVIIe siècle. Fermé mais entretenu par la population, le monastère sera vendu, transformé en exploitation agricole avant de retrouver une fonction reli- gieuse en 1816, grâce à l’abbé Brun, recteur de la paroisse. Il fait notam- ment percer la porte d’entrée actuelle dans le mur pignon ouest. Puis un clo- cher octogonal à campanile provençal viendra coiffer l’édi ce. Classée Mo- nument historique en 1886, l’abbaye est aujourd’hui la propriété du Conseil Départemental du Var, qui a multiplié les campagnes de restauration a n de rouvrir ses portes au public le 12 juillet 2016. En attendant de les franchir, on s’offrira une petite escapade dans la nature environnante, entre sous-bois et champs de vignes, le tout dominé par le roc de Candelon, réputé pour son marbre.
UNE BELLE RANDONNÉE
On la débute justement devant la porte d’entrée de l’abbaye et ses hauts murs de pierre sèche, abritant la place où trône un magni que lavoir. Construit en 1869, il permettait aux femmes du village de s’occuper de leur lessive à l’abri des in- tempéries plutôt que dans l’inconfort des rives du Caramy, lieu régulier de leur bugade. On longe successivement l’église, la célèbre hostellerie gérée par Alain Ducasse, puis la maison des vins, véritable Mecque des coteaux varois abritant plus de 150 références en blanc, rosé et rouge. Un peu plus loin, on aper- çoit la mairie aménagée dans l’ancienne école avec son fronton sculpté d’une jeune femme qui distribue des ouvrages et d’une autre qui montre l’alphabet en- cadrant le blason de La Celle : une selle.
On emprunte alors la rue Fontvieille (ba- lisage jaune), qui d’emblée nous éloigne du village, en nous invitant à cheminer entre de coquettes propriétés. Arrivés au carrefour des quatre routes, c’est encore à droite que nous bifurquons, sur la pîste du Candelon. Le chemin, qui ne cesse de monter, se fait alors caillouteux alors qu’une barrière se dresse sur le parcours. A gauche toute cette fois, pour un pre- mier faux plat qui nous entraîne vers la piste que l’on coupe pour attraper le sen- tier qui nous fait face et qui s’in ltre sur la droite tout en poursuivant la montée. La végétation, essentiellement compo- sée de pins, propose quelques passages couverts avant d’arriver dans le vallon des Ourettes, puis rejoindre une inter- section. Cap à droite, pour s’élever tou- jours plus, alors que le Candelon, celui-là même qui abrite un marbre plébiscité pour sa qualité et sa couleur rosé, nous toise de toute sa hauteur. Si les Romains, exploitent déjà le site, aujourd’hui une carrière continue d’en extraire la célèbre pierre utilisée pour la décoration. Tou- tefois, tout se passe de l’autre côté du massif... Aussi, nous ne subirons aucune nuisance (visuelle comme sonore) sur notre itinéraire qui s’oriente à nouveau à droite, en suivant un chemin qui se réduit considérablement. La descente s’amorce, avec au passage le portail d’Engredin, soit une entaille naturelle entre deux blocs de rochers. Revoilà le carrefour des quatre chemins. On prendra successivement les chemins de gauche, puis de droite et en n la route qui nous ramènera au parking du cimetière où l’on aura pris soin de se ga- rer et en n l’abbaye, où nous attends une toute autre balade.
UNE ABBAYE TOUTE FÉMININE
Si les moines sont à l’origine du prieuré à l’architecture romane remarquable, ce sont bien les bénédictines qui l’ont fait vivre et prospérer durant plus de cinq siècles. Au temps de sa splendeur, elles étaient une centaine à occuper l’ensemble que l’on visite aujourd’hui. Avec, pour commencer les galeries du cloître couvertes de voûtes en ber- ceau et agrémentées de chapiteaux décorés de motifs végétaux. Sur la gauche, une gauche, une porte nous conduit à l’église – seul accès jusqu’en 1816 et l’ouverture eb façade – où la communauté se réunissait 8 fois par
jour pour les of ces selon la règle de Saint Benoît. La simplicité du bâtiment, s’inscrit dans le courant de l’art roman provençal, à l’image des 3 soeurs cis- terciennes : Sénanque, Silvacane et le Thoronet. Le mobilier, dont un magni-  que retable, a été constitué à partir du XIXe. En n si le cruci x n’est pas du genre «classique», le sarcophage ré- vèle un abreuvoir, d’où les entailles que l’on distingue sur la gauche. Un peu plus loin, on découvre la magni que salle capitulaire où les moniales se ré- unissaient, prenaient les décisions et accueillaient les hôtes de marque puis le tout aussi impressionnant réfec- toire contigu à la cuisine avec laquelle il communiquait par un passe-plat.
En rejoignant l’étage supérieur, on apprécie la vue sur le cloître et on est bluffé par le dortoir voûté, transformé aujourd’hui en salle d’exposition.
AbbayedelaCelle-Tél.0498050505 Ouverte du mardi ou dimanche 10h30 / 12h30 et 15h30 / 17h30 Entrée libre.
Article tiré du Magazine «En balade».
LA RANDONNÉE
Distance : 4 km Durée : 1h30
Niveau : facile Dénivelé : 180 m Balisage : jaune Départ : devant l’abbaye (ou parking du cimetière pour ceux qui s’y sont garés).
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Carte p.50
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