Page 47 - La Provence 2017
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d’Aups qui possèdent chacun une église collégiale, revendiquent les reliques. Les habitants de Tavernes, appelés «les avocats», conseillent aux Barjolais de s’emparer des reliques sans attendre une décision de la congrégation religieuse. Les Barjolais se hâtent vers la Commanderie déserte et volent les reliques de Saint Marcel. Ils rentrent triomphalement à Barjols en chantant et dansant «C’est nous qui les avons, les tripettes, les tripettes. C’est nous qui les avons, les tripettes de Saint Marcel». Les reliques de Saint Marcel sont alors placées dans une châsse d’argent et pieusement conservées dans l’église Collégiale. En 1562, après quatre jours de siège, Barjols tombe aux mains des protestants qui brûlent les reliques dont celles de Saint Marcel dont il ne reste qu’une seule phalange. Un buste reliquaire polychrome qui contient cette phalange est conservé dans la Collégiale Notre Dame de l’Assomption de Barjols.
LA FÊTE DES TRIPETTES
Lorsque les Barjolais ramenèrent les reliques en 1350, ils rencontrent des femmes en train de laver les tripes
d’un boeuf abattu pour les besoins d’une commémoration. Il s’agit de la célébration du boeuf qui jadis se trouva dans l’enceinte du village assiégé, et qui sauva les habitants de la famine. Un cortège se forme, plein d’allégresse, et en rentrant dans l’église, mélangeant le profane et le sacré, les Barjolais entonnent pour la première fois «Saint Marcel, Saint Marcel, les tripettes, les tripettes» en sautillant sur place. Tous les quatre ans «les petites tripettes» se transforment en «grandes tripettes» avec la promenade du boeuf que l’on fait boire à toutes les fontaines du village et que l’on béni.
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