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  4 SAUVETAGE #150
Amiral Emmanuel de Oliveira.
AMIRAL DE OLIVEIRA :
Un nouveau sauveteur chez les Sauveteurs en Mer
Le 18 septembre, l’amiral Emmanuel de Oliveira a rejoint la grande famille des Sauveteurs en Mer en qualité d’administrateur et de Vice-président, dans l’optique d’être élu Président le 12 décembre prochain.
Au début, il y a la mer. L’amiral Emmanuel de Oliveira n’est pourtant pas d’une famille de marins. Il découvre la voile en vacances, vers ses huit ou neuf ans. Moins banal : il arrive à convaincre ses parents de le laisser embarquer comme mousse à la pêche et pilotin au commerce, tout en terminant ses études secondaires. Engagement tenu : bac à seize ans et entrée à l’École navale à dix-huit ans et demi. Pourquoi la Marine nationale ? « La variété des métiers. » Passons sur les postes à l’état-major ou au cabinet d’un Premier ministre. Parlons de ceux qui font de l’amiral un sauveteur avant son arrivée la SNSM, mission dont il avait très envie.
Sa spécialité sera d’abord le pilotage des hélicop- tères. Il a même commandé la célèbre flottille basée à Lanvéoc, à côté de Brest, qui intervient souvent avec les Sauveteurs en Mer. Il est resté lié avec certains des médecins qu’il devait souvent déposer sur un bateau dans des conditions difficiles. « Je me souviens encore du regard de ces pêcheurs que nous avions récu- pérés dans un temps d’épouvante, à 150 milles au large, encore plein de terreur et déjà changé par le bonheur d’être sauvés. »
Il fait aussi partie de ces officiers qui ont eu la satis- faction de commander des bateaux, et pas n’importe lesquels. Orage et Foudre étaient des porte-hélicop- tères, dotés de péniches de débarquement et d’un équipement hospitalier, qui sont souvent intervenus pour d’autres sauvetages : les évacuations huma- nitaires au Proche-Orient ou en Afrique. Un métier d’urgences. «On fait souvent des demi-tours en mer.
Pour se retrouver avec un bateau empli de personnes âgées, de femmes enceintes, d’enfants en bas âge. Surtout ne pas oublier les couches-culottes ! »
Le vice-président est lui-même père de trois enfants, aujourd’hui adultes, et plusieurs fois grand-père. Son épouse ne redoute pas ce nouvel engagement. Son mari a besoin d’action. Et elle a l’habitude de se débrouiller. Il était au milieu de l’océan Indien quand elle a accouché de leur premier enfant.
Avant d’arriver à la SNSM, l’amiral a retrouvé les sauveteurs par le biais de son dernier poste : préfet maritime de l’Atlantique. Exerçant l’autorité de l’État en mer, le préfet a sous sa responsabilité les CROSS, qui reçoivent les alertes et engagent les moyens de sauvetage dont, le plus souvent, la SNSM. Il a rendu visite plus d’une fois aux sauveteurs de sa zone. Depuis, il a commencé à faire connaissance avec les autres. Il veut être le plus possible sur le terrain et rencontrer les hommes et les femmes du sauvetage.
Bonne impression dans une des stations visitées en Méditerranée : simplicité, vraie écoute. Et une sur- prise : l’amiral est arrivé en camping-car ! « Oui, il me rend très mobile et autonome. J’y retrouve une vie qui ressemble un peu à celle du bateau. »
À soixante ans, l’amiral soumettra au vote de l’Assem- blée générale du 12 décembre sa candidature pour devenir le « premier des bénévoles » de la SNSM. Il tenait à ce que sa nouvelle vie professionnelle soit bénévole.
JEAN-CLAUDE HAZERA
  ©D.R.
ÉVENEMENT



















































































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