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Depuis toujours, Bixente pratique de nombreuses activités nautiques et connaît bien la solidarité des gens de mer.
BIXENTE LIZARAZU,
PARRAIN DES SAUVETEURS EN MER
Footballeur, surfeur, plongeur, pratiquant d’activités nautiques et plaisancier, Bixente Lizarazu est un amoureux de la mer. Fils de sauveteur, il nous parle de son engagement pour les Sauveteurs en Mer.
Vous avez accepté de devenir le parrain des Sauveteurs en Mer. Pourquoi vous êtes-vous engagé auprès de la SNSM ? Bixente Lizarazu : J’ai un lien affectif et historique avec la SNSM. Pendant de nombreuses années, mon papa a été sau- veteur bénévole à la station d’Hendaye. Lors d’une alerte, il devait quitter son métier de menuisier-charpentier pour partir en mission de sauvetage. Il m’a initié aux plaisirs de la mer, notamment au surf et à la plongée au club Urpean d’Hendaye. Ce parrainage a du sens et me permet de poursuivre notre engagement familial. Je suis également engagé dans l’environnement avec mon association Liza pour une mer en bleu, et auprès d’associations œuvrant à la protection des océans comme Surfrider fondation.
Votre papa vous a fait découvrir la SNSM. Que pensiez-vous, enfant, de son engagement ?
B. L. : Avec mes yeux d’enfant, je ne me rendais pas compte ni des enjeux ni des risques potentiels quand il était appelé. Aujourd’hui, je comprends davantage cette envie d’aider. Nous souhaitons tous nous sentir utiles pour des causes qui nous sont chères. Lorsque j’ai ren- contré les bénévoles de la station SNSM de Saint-Jean-de-Luz-Ciboure, j’ai senti ce même état d’esprit. Il y a des jeunes, des plus anciens. Ils viennent de milieux sociaux et de métiers très différents. Ce
qui les unit, c’est de se mettre au service du collectif et d’aller sauver des vies. Ce parrainage me prend un peu de temps, dans un agenda très chargé, mais ce n’est rien par rapport à l’engagement des bénévoles de la SNSM. C’est en associant les compétences qu’on arrive à faire de belles choses.
Qu’évoque pour vous la solidarité des gens de mer ?
B. L. : La mer est un espace sauvage et peu fréquenté. Elle peut être dangereuse et surprenante. Un petit accident en mer peut avoir de lourdes conséquences. Cela fait partie de l’ADN des gens de mer de se donner un coup de main. Dernièrement, en plongée à Hendaye, il nous est arrivé d’aider un plaisancier à débloquer l’ancre de son bateau. Ce n'était pas grand chose, mais en mer tout est plus compliqué...
En début d’année, vous avez eu un im- portant accident de surf. Cela vous a-t- il fait prendre davantage conscience du danger que la mer peut représenter ? B. L. : Oui, ça aurait pu beaucoup plus mal tourner pour moi... Mais vous savez, j’ai toujours eu conscience du danger de la mer. L’an dernier, j’ai perdu un ami très cher, disparu en mer alors qu’il pêchait. Il était expérimenté et connaissait très bien le coin. Je sais précisément qu’il faut tou- jours être sur ses gardes. Et même quand on le sait, on peut se faire surprendre.
Connaissez-vous DIAL, le dispositif individuel d’alerte et de localisation mis au point par la SNSM ?
B. L. : Oui, car je m’adonne à de nom- breuses activités sportives en mer et en montagne. DIAL utilise le principe de l’ARVA, l’appareil de recherche des vic- times d'avalanche. Ce type de dispositif peut sauver la vie, grâce à la géolocalisa- tion, comme par exemple si une personne est en perdition en mer ou est entraînée au large par le courant.
Que diriez-vous au grand public sur les Sauveteurs en Mer ?
B. L. : Je dirai que pour pouvoir mener à bien sa mission de sauvetage, la SNSM a besoin de ressources. Les bénévoles sauveteurs doivent être formés régu- lièrement, car ils ont des compétences spécifiques à renouveler. Et pour avoir une flotte active et en bon état, ainsi que du matériel de sécurité, cela nécessite d’avoir des moyens financiers importants. Et surtout je leur dirai : “Un jour, on peut tous avoir besoin de la SNSM.” Tout le monde peut être concerné et se retrouver en difficulté en mer. La mer peut être sur- prenante : magnifique un jour et furieuse le lendemain. En tant qu’usager, il faut être prudent, essayer de la décoder et sortir en connaissance de cause ; ou savoir dire NON, et ne pas sortir.
Propos recueillis par ÉNORA KHOLKHAL
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© David Tiago Ribeiro
L’INVITÉ
« Un jour, vous pourriez vous aussi avoir besoin des
Sauveteurs en Mer. »