Page 9 - EXTRAIT ANACALYPSE
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PROLOGUE
Équinoxe de printemps, site antique de Delphes
L’aube aux doigts de rose baignait l’univers de sa douceur ;
depuis la montagne dont les flancs abrupts étaient striés de
filons jaunes et blancs, on pouvait suivre des yeux le lit d’un
fleuve d’oliviers qui descendait jusqu’à se confondre dans
l’horizon, et dont les feuillages argentés ondulaient sous la
brise. Les parfums végétaux se perdaient dans l’âcreté du
soufre et de la craie.
Les ruines de la tholos – petit édifice constitué d’une
colonnade circulaire, aux pierres blanches et noires – s’élevaient
sur un des plateaux creusés par les hommes, au milieu d’autres
ruines de trésors et temples voués à des divinités oubliées. À
mi-chemin entre le ciel et la mer, entre le temple d’Apollon et
le village des pêcheurs, la tholos était suspendue dans l’espace
et le temps.
En ces années difficiles pour la nation hellène, des femmes
et des hommes à travers le monde avaient souhaité renouer
avec les croyances de leurs ancêtres ; certains afin de trouver
une solution à des problèmes plus grands qu’eux ou un
sens à leur vie, d’autres parce qu’ils voyaient là un moyen de
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