Page 4 - Edition novembre 2019
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En terres russes,
avec Morgan Audic et Nicolas Legendre
La nouvelle saison culturelle des Champs Libres a débuté : elle signe son ouverture en proposant un café littéraire consacré à Morgan Audic et Nicolas Legendre, sur le thème des pays de l’ex URSS.
Café littéraire, vous dites ?
Gratuit et ouvert à tous, il s’agit d’une rencontre organisée par le café des Champs Libres, réunis- sant un auteur et son public autour d’une théma- tique particulière.
Le 10 Octobre dernier, nous avons eu l’honneur d’accueillir deux auteurs locaux pour échanger aut- our de la Russie et des pays qui l’entourent. Nicolas Legendre d’abord, journaliste et écrivain rennais, qui a écrit « Les routes de la vodka » (éd. Arthaud) et Morgan Audic, professeur d’histoire-géogra- phie et écrivain, auteur de « De bonnes raisons de mourir » (éd. Albin Michel).
« Une personne de quarante ans peut très bien comprendre la crise politique que vivent ces pays aujourd’hui, mais à vingt ans, on ne sait pas ce que c’est ».
Ces propos tenus lors de la rencontre par Mor- gan Audic sont le résumé même de la teneur du sujet.
Si Nicolas Legendre nous fait part de son voy- age de quatre mois dans les pays qui composaient autrefois l’URSS, Morgan Audic nous parlera davantage de ses recherches sur Tchernobyl dans le cadre de la rédaction de son roman.
Tristes tableaux de ces pays dont la situation ne nous est pas forcément connue, les deux person-
D’abord, la question de la vodka : Pourquoi les Russes et leurs voisins ex-soviétiques en boivent- ils autant ? Quel rôle occupe cet alcool dans les rapports humains ? Ces interrogations soulevées par Nicolas Legendre donneront lieu au constat selon lequel la raison d’être de la vodka est à la fois sociale, politique et économique. Boire ensemble, c’est engager une conversation, un dialogue. Ce n’est pas seulement un alcool fort qu’on déguste à
Sarah Houllegatte
dix heures du matin, et le cliché est fondé.
Une autre question a été soulevée. Trente trois ans après la plus grande catastrophe nucléaire que la terre ait connue, quel est le bilan ? L’histoire, nous la connaissons tous. Mais Morgan Audic nous peint un paysage apocalyptique de ce qu’est deve- nue la zone aujourd’hui, un périmètre loin d’être désert et une radioactivité qui ne s’éteindra pas.
Installé dans le café des Champs Libres, buvant un café ou grignotant un goûter, le public a joué le jeu : après une heure d’intervention sur la ques- tion, trente minutes étaient consacrées à l’échange et la conversation, sur un ton plutôt pessimiste – nos remerciements à M. Audic et son état des lieux de Tchernobyl trente ans après les faits.
Deux regards, deux expériences, mais une même conclusion : le souci d’un avenir incertain.
  


















































































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