Page 19 - BUZZ Magazine volume 32
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Par Richard Vieux
Prenez le temps de vivre! Le temps de réussir. Et surtout de sourire
Cela vous arrive-t-il, en considérant certaines personnes, de vous demander si ces personnes
prennent en fait le temps de vivre? Si ces personnes prennent le temps de découvrir le beau, le
bon, le sain dans une vie humaine. Toute leur existence se passe dans les calculs, l'hésitation, le
stockage d'idées, de plans et de biens, le stockage de peurs... La peur du risque, la peur du manque,
la peur d'échouer, la peur créée par les peurs d'autrui et les expériences pourtant propres à
autrui... D'interminables peurs. Peur de l'insécurité, peur de la météo, peur de la société, peur des
animaux, peur de la maladie, peur des accidents, peur de l'adversité, peur du qu'en dira-t-on, peur
de l'amour, d'avoir le coeur brisé, peur de la banqueroute... Peur de la peur, quand il n'y a même
aucune raison "de peur". Un lot de peurs, qu'on se demande à la fin si ces personnes prennent en
fait le temps de vivre.
Posons-nous la question? Qu'est une vie sans blessures? Une vie où tout roule, où tout est déjà
garanti en matière sécuritaire. Quelle fierté éprouve-t-on à ne jamais essayer, et sortir vivant,
victorieux, indemne, d'une prise de risque? Que vaut une vie au cours de laquelle on n'a jamais
foncé vers l'inconnu, dans le vide (advienne que pourra)? Aussi, à la fin, que vaut la foi, quand on
considère ces gens, religieux comme eux seuls, pour certains? Ils ont leurs phrases standard "il ne
faut pas tenter le diable, tout vient à point à qui sait attendre", etc etc. Des approches justes,
certes, mais utilisées là comme joker, afin de justifier leurs appréhensions et hésitations.
Pourtant, que serait la vie, quelle utilité aurait-elle sans altruisme, et sans les belles cicatrices
quelque part dans le corps ou dans le cœur? J'aime les blessures, non pas pour les douleurs
qu'elles imposent, mais pour la sensation de bien-être que procure leur guérison. Et j'aime foncer,
vers l'inconnu, vers la découverte, et affronter l'inattendu. De toute façon, tôt ou tard, on meurt
quand-même, non? Alors, pourquoi pas mourir avec la satisfaction d'avoir essayé, d'avoir traversé
les ronces, le désert, l'épée, le feu, et surtout d'avoir connu le succès dans le risque et la témérité.
Prenez le temps de vivre! Le temps de réussir. Et surtout de sourire
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