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Le pêcheur prit le coquillage, le déposa délicatement dans l’eau et fit
rapidement demi-tour, car la nuit approchait à grands pas. […]
Il tourna la tête et vit la jeune fille vêtue de rose et sept autres
Pourquoi le
pêcheur cesse-t-il coquillages. Dans chacun se tenait une sirène. Toutes étaient très
de ramer ?
belles et souriaient au jeune homme. Charmé, il cessa de ramer.
Les coquillages s’approchèrent de lui et il s’aperçut que toutes les sœurs
étaient semblables. Seules leurs robes différaient un peu, chacune portant
l’une des couleurs de la mer. Alors la jeune fille vêtue de rouge, comme le soleil
couchant reflété par les flots, déclara :
— Nous te remercions d’avoir ramené notre
sœur à la maison. Nous voulons te récompenser.
Tu sais que la mer abrite de nombreux trésors.
Il te suffit de demander ce que tu désires et
nous exaucerons ton souhait.
— Je ne suis qu’un simple pêcheur, que
ferais-je d’un trésor du fond de la mer ?
s’amusa le jeune homme. Serais-je plus heureux
qu’en pêchant chaque jour assez de poissons pour
nourrir ma famille ? C’est là mon seul désir dans la vie.
— Dans ce cas, nous choisirons nous-mêmes ta récompense, décida la sirène
à la robe rouge. Tu recevras une perle de chacune d’entre nous. Si tu les enfiles
sur un fil d’or et que tu passes ce collier au cou d’un malade, il sera dans
l’instant guéri. […]
Chaque jeune fille lui donna une perle et celle qu’il avait sauvée lui tendit
un fil d’or. Le pêcheur les remercia et rentra chez lui. La pleine lune brillait
et lui permit de retrouver son chemin sans mal.
Toute sa famille l’attendait. Le jeune homme raconta tard dans la nuit tout
ce qui lui était arrivé, et il voulut essayer tout de suite le collier magique. Il
l’apporta à son frère qui depuis si longtemps restait au lit à regarder les nuages
par la fenêtre. Dès qu’il eut passé le collier à son cou, la promesse des jeunes
filles se réalisa. Son frère guérit, se leva et marcha lentement jusqu’à la porte.
Magdalena WAGNEROVÀ, « Le secret de la Montagne de Pierre », Contes de la mer, traduction française
d’Anne Dartigues, Paris, Éditions © Gründ, 2004. © BRIO, 2004 pour le texte tchèque.
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