Page 17 - spécial royan
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L'événement 1
LA COTE DE BEAUTE
vous attire..."
morpions ou des hémorroïdes, à me ...au thermomètre ; le feu ...dans ma de suivre ...sur 15 mètres …. Plus sans qu’on ait le droit de couper tout
voir ainsi frénétiquement affairé avec tête, car je sais que me laisser aller envie ! Pourquoi ? Il fait si beau et droit pour la rejoindre … On voudrait
mon entre-jambes !! Je trouve enfin à marcher trop souvent, c’est hypo- ...mes parents m’attendent à l’ar- donc ajouter à la douleur physique la
un tube de pastilles énergétiques qui théquer mes chances d’arriver satis- rivée à Royan, bon sang ! Je cours souffrance morale ! Insupportable de
….me glisse entre les doigts et roule fait à Royan …. ! Il faut s’accrocher, ...je marche...je cours. Je gesticule, voir au loin cette ligne d’arrivée, pen-
dix mètres en arrière ! Pas question se trouver des balises de survie : je je montre mon exaspération : envers dant que sur ma montre les secon-
d’abandonner ma bouée psychologi- double quelques coureurs du duo, et mes jambes, envers le soleil, l’air, des s’égrainent… Encouragements
que : je reviens vers le départ, pen- je traverse tant bien que mal la pinè- envers ...tout ! « Regarde la mer ! de ma maman, km 40 « Allez, Pat »:
dant quelques mètres, et récupère de… Retour en plein soleil, quelques » me lance un spectateur. La mer ras-le-bol. Je marche : « C’est dur ! »
l’objet magique … Vaine entreprise voiles au loin, l’horizon dégagé , le ??? Celle qu’on voit danser le long dis-je. 2 h 52 minutes environ ... Aïe,
: aucun charme n’opère et ma foulée ciel bleu….Je consulte ma montre des golfes clairs ? Il me prend pour aïe ! Il FAUT courir, malgré le vent de
s’alourdit inexorablement. Merlin doit de plus en plus souvent, je marche, Charles, celui-là ? Il croit que j’ai le face, rejoindre le sable, la plage au
être bien loin à présent ! J’arrive péni- parfois , les minutes s’égrainent , le temps de musarder ! Je calcule, plus bout de laquelle se dessine comme
blement au semi marathon, en un peu parcours se fait par moment sinueux que jamais : 2h 30 de course et, un un mirage l’arche d’arrivée … Je
plus d’1h 23… Je sais alors qu’il va , bosselé , casse-pattes , quand nous peu plus de 6kms à couvrir : si j’évite cours. Je ne m’arrête plus. Je suis
falloir batailler pour ne pas crever le quittons les lointaines perspectives de trop marcher, j’atteindrai mon but. sur le sable. Je passe la ligne . Je
plafond des 3 heures à l’arrivée. J’ôte maritimes …. Ma marge sur la bar- Nous retrouvons Royan, la promena- tombe. 2h58 minutes, 19 secondes.
mon débardeur déjà trempé de sueur, rière fatidique des 3 heures a fondu de le long de la plage où la course Content . Tout ça, pour une minute
sous l’effet de la chaleur croissante comme ...moi au soleil ! Mes jambes se terminait il y a 2 ans …. Mais là, quarante en moins au soleil.
...Quelques coureurs me dépassent. ne veulent plus ou ...est-ce ma tête au même endroit ...il reste presque 4
Le classement devient une préoccu- ? Je fais des maths, je calcule… 30 kms …. Voilà mon père qui m’encou- Patrice Bruel
pation secondaire : il faut avancer, kms en 2h 02 … Pendant ce temps, rage… Court répit : il reste 4 intermi-
pour sauver les meubles … Il y a le d’autres courent ! Hervé Taris, bor- nables kilomètres d’un aller-retour le
feu, dans la pinède que nous traver- delais que je connais, me double long de la grande plage, où la ligne
sons sur plusieurs kilomètres ; le feu sans mot dire. Piqué au vif, je tente d’arrivée, sur la plage, nous nargue,