Page 430 - Christian Maas Full Book
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Bilan Provisoire…
Christian Maas eut aimé une postface, mais écrire une postface c’est trop souvent tenter de rat-
traper un train en marche pour y accrocher coûte que coûte le dernier wagon. Or, cet ultime wagon
est-il vraiment indispensable ? Autant la présentation d’une œuvre nous apparaît comme essentielle pour
l’éclairer et permettre ainsi de la saisir à la fois dans son intimité et sa singularité, autant la postface nous
semble opérer comme un systéme chargé de chlore (« ouf ! Enfin ! »), par un résumé succinct, le discours
tenu par et sur l’œuvre. Certains petits malins ne s’y trompent d’ailleurs pas qui, recherchant la postface
de l’ouvrage, s’y jettent goulûment, s’abstenant ainsi de faire la dépense d’une longue lecture qui leur
était « à priori » fastidieuse. Economie de temps, de travail mais surtout de bout de chandelle à la mesure
de leur intelligence puisque ce résumé-postface ne sera toujours qu’une information approchée et jamais
au grand jamais un ensemble leur permettant de comprendre… Autant dire que Christian Maas ne me
fait pas un cadeau en me confiant le soin d’achever l’exposé de ce catalogue raisonné… Alors, davantage
qu’une postface, j’opterai pour la logique ouverte du « bilan provisoire ».
Ces quelques précautions d’ordre sémantique prises, il nous faut revenir sur le concept de cata-
logue raisonné. Son rôle est multiple : répertorier, classer, comparer à des fins non moins multiples, dé-
terminer les époques, mettre en avant les styles, produire du sens… mais son projet est ailleurs.
Le catalogue raisonné s’avére être, à l’usage, le meilleur moyen pour démêler le vrai du faux.
Autrement dit il est l’arme absolue pour lutter contre les faux et les mettre ainsi à l’index. De la même
façon que pour entrer aux « Guignols de l’Info » il faut être non seulement connu mais reconnu en sa dis-
cipline, il faut, pour essuyer les avalanches du faux et les assauts des faussaires, avoir quelque reconnais-
sance non seulement en matière artistique mais là, sur le marché de l’art, immense espace international
où se jouent et se déjouent les pièges tendus par l’univers du fric où se font et se défont les notoriétés les
plus enracinées comme les plus factices, par le jeu de la mode qui, comme chacun le sait depuis Cocteau,
est ce qui se démode.
Christian Maas 390 CATALOGUE RAISONNÉ Vol. II
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