Page 14 - retrospective_d'un_artiste

Adu Jahmal

Born Andre Lahori (American, b.1967)

Approche artistique

De la conception à la réalisation, Adu Jahmal base chacune de ses créations sur les rythmes, les couleurs
et les sons de sa jeune enfance, passée dans le quartier de Bronzeville, à Chicago. Il représente les
fréquences de la vie et les transpose dans des compositions visuelles. La complexité des formules
mathématiques qu’il utilise et des expériences qu’il réalise réveille le scientifique qui sommeille en lui.
Il zoome sur des détails aussi infimes qu’un pixel afin de créer de la lumière et fait sécher des objets en
extrayant les molécules d’eau qu’ils contiennent. Des notes de blues aux notes de bleus, il renouvelle les
palettes de couleurs de ses ancêtres. Il médite sur les histoires relatées par ses aînés, des personnes qui
vécurent pleinement. Son ambition devient alors une responsabilité : celle de rappeler à ceux qui, peut-
être, ont oublié. Ses rêves lui permettent toutefois de voyager dans l’espace à pleine vitesse. Il écoute le
rythme de l’air pour sculpter une forme et observe la réflexion du soleil pour maintenir la perception de
profondeur dans chaque objet. Les recherches sont indispensables, car elles permettent aux faits de
garder l’accent sur chaque sujet. Leur importance n’est jamais compromise. Le tambour maintient le
rythme tel qu’il est. L’artiste inspire et expire à travers chacun des mouvements et des accords qui
composent cette symphonie pour exprimer l’essence de la vie dans toutes ses œuvres. Tandis qu’il danse
d’un côté à l’autre de sa toile, Adu crée chaque pièce pour en valoriser une autre. Sa quête du bon dans le
mauvais se poursuit. Comme il l’a affirmé lors de plusieurs interviews, « vous ne pouvez pas passer
devant les œuvres du peintre muraliste Caton Mitchell à Chicago sans vouloir à votre tour dépeindre le
monde avec d’audacieux traits de couleurs. Vous ne pouvez pas non plus, sur le chemin de l’école,
passer devant des clubs de blues comme "Theresa’s" sans vouloir parler aux gens à travers la musique.
Le quartier de Bronzeville, à Chicago, embrasait notre expression artistique et l’emplissait de l’essence
de nos réussites, de nos difficultés et de notre existence même. Aujourd’hui, je peux me rendre
n’importe où, n’importe quand, et comprendre les gens et leur culture à travers le langage essentiel de
l’art et de la musique. C’est un don merveilleux. Si seulement davantage d’êtres humains étaient
enracinés dans le rythme naturel de la vie et de l’expression existentielle ! »

La célébration de la vie est un must… Plus de champagne, s’il vous plaît !

09