Page 11 - MEMOIRE DNAP Hanna 2015-2017
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PROJET SUR LES PAQUETS
J’ai fait des recherches sur le déplacement des réfugiés
qui traversaient de nombreux pays pour
arriver dans le Nord de le France : Turquie, Grèce,
Macédoine, Albanie, Serbie , Croatie, Slovénie,
Autriche, Allemagne et France en 11 jours seulement !
La raison de leur fuite pour retrouver en
France dans un bidonville, sous des tentes, une nou-
velle forme de paix m’interpellait. Puis j’ai pensé
aux colis qui voyagent, eux aussi, ils ont une prove-
nance et une destination tout comme l’itinéraire
d’une palette qui traverse des continents. La palette,
objet indispensable aux transports mais qui peut
tout aussi bien être utile aux réfugiés, qui pourra leur
servir à surélever leur tente ou à allumer du
feu pour cuisiner. Les réfugiés, objets d’un certain
commerce, tout comme les palettes. C’est ainsi
que l’idée du rapport à l’objet s’est imposée et que je
l’ai intégrée à mon projet.
La plupart d’entre-eux ont participé et m’ont confi é
leurs objets personnels (chaussettes, pantalons,
chaussures, brosses à dents, photos, savon ….). Je leur
ai demandé d’emballer leurs affaires dans du
papier kraft : c’est ce type de papier qui est utilisé
pour l’emballage des colis. J’ai inscrit au feutre
noir le numéro de la cabane où vivait chaque réfugié
afi n de me souvenir du propriétaire des objets
confi és et pouvoir les lui restituer.
J’ai choisi de placer ces paquets sur une surface plane
qui représentait le camp de Grande-Synthe,
les numéros indiqués sur les paquets représentaient
mon parcours dans le camp pour récupérer ces
objets. Ainsi réunis, ces objets emballés qui avaient
accompagné ces hommes et ces femmes durant
leur longue traversée, constituaient une sorte de ré-
seau, une chaîne, un rassemblement, un peu
comme des colis en attente d’expédition.

